Même si les choses semblent être rentrées dans l'ordre, la Cnag n'en a pas moins pris un sérieux coup. Coup de théâtre à la Commission nationale pour l'amnistie générale (Cnag). Son président, Abderrezak Smaïl, en vue de mettre un terme aux graves rumeurs colportées par voie de presse, a décidé de convoquer une réunion extraordinaire de la commission nationale en présence de certains journalistes. Une première dans la courte vie de cette commission dont la crise, selon son président, «a surtout visé le plan présidentiel portant instauration de l'amnistie générale». En guise de réunion, qui devait surtout s'appesantir sur des aspects organiques, c'est à un grand déballage que nous avons eu droit. Un déballage dans lequel «les quatre contradicteurs d'Abderrezak Smaïl, placés définitivement en minorité», ont été traités de tous les noms d'oiseaux avant d'être exclus. Des décisions, désormais sans appel, c'est-à-dire «scellées et non négociables» en quelque sorte ont également été prises. La Cnag ne quittera pas le siège national que le PRA a gracieusement mis à sa disposition, avec une entrée indépendante et une situation pour le moins enviable, car se trouvant à quelques mètres à peine du Palais d'El-Mouradia. Idem pour la présidence honorifique de Ben Bella. «A moins d'être fous à lier, il est impossible de croire qu'un homme de l'envergure de Ben Bella puisse disputer la présidence d'une commission comme celle-ci», s'est écrié Abderrezak Smaïl, ajoutant vouloir «convaincre également les présidents Chadli et Zeroual, mais aussi un homme de l'étoffe d'Aït Ahmed, de se joindre à ce mouvement pour lui donner une plus grande autorité morale». Ce sera également l'occasion pour l'orateur, véritablement déchaîné, mais refusant de parler de «lavage de linge sale», lui préférant plutôt la formule du «grand déballage», de relever que «Mohamed Betchine, l'ancien ministre conseiller de Zeroual, fait partie des membres fondateurs de la Cnag». Afin de mettre un terme définitif à la zizanie, il a également été procédé à l'élection d'une commission nationale composée de 75 membres dont la composante ne devra plus jamais être remise en cause. Idem pour le «faux débat» relatif au «supposé contrôle qu'exercerait un petit parti comme le PRA sur une commission dans laquelle se trouvent les militants de grandes formations politiques comme le FLN ou bien le RND». D'ailleurs, c'est un militant du parti d'Abdelaziz Belkhadem, le Dr Serraï, qui s'est fait élire au poste de vice-président de la Cnag alors que celui-ci avait été supprimé des statuts lors d'une réunion précédente. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'après ce sérieux «séisme», la Cnag aura fort à faire sur les plans médiatique, politique et d'activités sur le terrain pour regagner toute la crédibilité acquise en très peu de temps auprès des chancelleries, des institutions de la République et les plus grandes capitales mondiales.