Alger vit à l'heure des élections Durant plus d'un mois les citoyens auront à découvrir les têtes des concurrents à la course au Parlement. C'est parti. Les Algériens sont introduits dans l'ambiance électorale. Panneaux d'affichage, des spots publicitaires sont installés un peu partout dans les artères de la capitale. A une semaine du lancement officiel de la campagne électorale des législatives du 4 mai prochain, le parfum de campagne se fait déjà sentir. L'administration a déjà procédé à la mise en place de tous les moyens nécessaires pour permettre aux partis et aux candidats d'étaler leurs affiches. Or, certains candidats n'ont pas attendu la campagne pour faire leur propre promotion sur les chaînes privées. Avec les 12.591 candidats qui sont en lice pour les législatives, la campagne sera marquée par des centaines, voire des milliers d'affiches qui seront collées dans les coins stratégiques. Durant plus d'un mois, les citoyens auront, donc, à découvrir les têtes des concurrents à la course au Parlement. En plus des panneaux consacrés pour les candidats, des affiches publicitaires sont collées un peu partout dans le métro, les rues et même dans les grands axes routiers et à l'entrée des villes. L'événement interpelle l'oeil à tout moment et un peu partout. Le spectre de l'abstention fait craindre le pire au point d'angoisser les acteurs politiques. Pour combattre ce phénomène, le département de l'intérieur a déployé de gros efforts en matière de communication. Des conseils de campagnes publicitaires invitant les citoyens à exprimer leurs voix sont diffusés à longueur de journée à travers la radio et la télévision. Il a même fait appel même à des personnes appréciées par le public. Des chanteurs, des sportifs et même des animateurs ont participé à cette campagne de sensibilisation. Ce n'est pas tout. Un clip antiboycott a été réalisé par des jeunes artistes. Malgré les conséquences de la crise économique, le département de l'intérieur n'a pas lésiné sur ses moyens pour appeler à une participation massive lors du scrutin du 4 mai prochain. Le ministre de l'Intérieur a reconnu en personne que l'abstention est un grand défi de l'élection du 4 mai prochain. S'expliquant récemment devant la commission juridique du Conseil de la nation, Nouredine Bedoui a affirmé que le spectre de l'abstention qui plane sur les élections du 4 mai prochain représente un «grand défi», non pas pour les pouvoirs publics seulement, mais «un défi pour tous les partenaires politiques engagés dans ces joutes électorales». «On est face à un défi réel non pas dans l'organisation de ces élections, mais dans la communication et des méthodes pour convaincre les jeunes Algériens d'accomplir leur devoir», a-t-il fait savoir en estimant que c'est la responsabilité de tous les acteurs politiques et pas des pouvoirs publics uniquement. Voulant à tout prix réussir les prochaines élections, les pouvoirs publics multiplient les sorties sur le terrain en appelant en force à une participation massive. Les responsables ne ratent aucune occasion pour lancer des SOS invitant les citoyens à voter en force. Le président Bouteflika a appelé, à plusieurs reprises, les Algériens à participer en force aux élections du 4 mai prochain. «En cette journée où nous nous remémorons les hauts faits de la Glorieuse révolution nationale et son triomphe sur le colonialisme abject, je vous exhorte encore une fois à être, à l'instar de vos aïeux et ancêtres, les artisans des événements et des réussites, les bâtisseurs d'une Algérie forte et solide sur les plans économique et sécuritaire, puissante et influente dans le concert des nations. Une Algérie qui avance avec détermination en tête des pays en développement. Une Algérie garante de fierté, de dignité et de prospérité pour ses enfants», a insisté le président dans son message adressé à l'occasion du 19 mars. Le pouvoir considère qu'une participation massive reste le seul gage qui garantit la réussite du scrutin. Les partis ont également fait dans la mobilisation. Pour eux, seule une participation massive est en mesure d'écarter le détournement des voix. Les leaders des partis de l'Union entre En-Nahda, le Front pour la justice et du développement, et le Mouvement pour l'édification nationale (En-Nahda, FJD, MEN), ont souligné récemment que le renforcement de la stabilité de l'Algérie passe par la participation «massive» aux prochaines élections législatives, du 4 mai prochain. Il faut reconnaître que l'opposition et la coalition font de la participation leur cheval de bataille.