La réglementation en matière de tenue vestimentaire est régulièrement bafouée par des fonctionnaires Dans la liste du MSP de la wilaya de Chlef, on y voit une candidate intégralement cachée par un hidjab digne des intégristes de Syrie et d'ailleurs. Un texte de la Fonction publique réglemente les tenues vestimentaires dans les lieux de travail des fonctionnaire. Outre l'obligation de l'adaptabilité de ladite tenue avec la nature de la fonction, il est aussi relevé l'impératif d'éviter les accoutrements ostensiblement «marqués» salafistes. Les corps constitués qui ont le devoir de respecter l'uniforme réglementaire s'acquittent parfaitement de cette obligation. L'on ne voit pas une barbe qui dépasse ou un foulard qui vient remettre en cause l'uniforme. Mais dans les autres secteurs de la Fonction publique, force est de constater qu'une certaine tolérace en rapport avec les nouvelles moeurs de la société a ouvert des brèches que les islamistes ont su exploiter. Ainsi, dans le secteur de la santé et dans l'Education nationale, de même que dans l'administration, la réglementation en matière de tenue vestimentaire est régulièrement bafouée par des fonctionnaires qui mettent leur appartenance à tel ou tel autre courant politico-religieux au-dessus des lois de la République. Le phénomène dépasse de loin le foulard et la djellaba, d'ailleurs jamais remis en cause par la direction de la Fonction publique. C'est plutôt le djilbab et toute la «problématique» qu'il pose au sein de la famille médicale en termes de fonctionnalité. Des femmes médecins et des infirmières accoutrées de cet habit, qui va jusqu'à obliger l'usage de gants noirs et parfois la «disparition» du visage derrière un voile de même couleur, ne rendent certainement pas service à leur métier ni aux patients qu'elles sont censées soigner Dans les écoles, ces «uniformes» qui représentent une idéologie sectaire et violente, charrient une idée détestable de la religion, et plus grave encore, les enseignantes qui le portent mettent en avant leurs convictions politico-religieuses. Le même constat est fait pour les fonctionnaires de sexe masculin qui exhibent leurs longues barbes et leur tenue «afghane» comme des trophées politiques au nez et à la barbe de l'administration des hôpitaux et des établissements de l'Education nationale où ils travaillent. Interrogée, hier, sur cette manie de l'exhibitionnisme sectaire de certains enseignants et administratifs des deux sexes, la ministre de l'Education nationale a botté en touche, préférant refiler la patate chaude à la Fonction publique, censée respecter la réglementation en la matière. La réaction gênée de la ministre illustre son embarras, mais également son impuissance à traiter un phénomène bien ancré dans le secteur dont elle a la charge. Il semble donc évident que les pouvoirs publics préfèrent détourner les yeux plutôt que d'affronter les quelques irréductibles qui continuent de «sévir» dans des espaces de travail étatique et afficher ostensiblement une appartenance à des sectes islamistes, de sinistre réputation dans le pays. Et cela en effraction totale avec les lois de la République. Cette tendance à mettre la poussière sous le tapis fait les affaires des partis islamistes. Présents en force dans les prochaines élections législatives, les deux conglomérats islamistes formés à la hâte pour peser sur les élections, mettent à profit l'obligation de 30% de femmes dans leurs listes électorales pour monter une opération en bonne et due forme en direction de l'électorat salafiste. Cette stratégie est plus qu'évidente dans la liste du MSP de la wilaya de Chlef. On y voit une candidate intégralement cachée par un hidjab digne des intégristes de Syrie et d'ailleurs. L'électeur peut lire son nom et son prénom, mais ne verra jamais son visage. Le portrait de cette «dame», à côté de ses camarades hommes, dont quelques-uns n'ont rien à envier aux intégristes purs et durs qui nous rappellent les années de feu, vient donner une touche politiquement très engagée du MSP dans le sens d'une pratique politico-religieuse très dure et tellement éloignée des enseignements du fondateur de ce parti, Mahfoud Nahnah. Que peut-on attendre d'une formation politique, prête à tout sacrifier, même les règlements de la République, pour gagner des voix? En fait, si l'on suit la logique de l'actuel homme fort du MSP, Abderrezak Makri, le hidjab intégral devra être admis au sein de l'Assemblée populaire nationale. La députée ainsi habillée saura-t-elle faire son travail d'élue du peuple et répondre aux préoccupations des hommes et des femmes de sa circonscription? Une question qui n'intéresse pas Makri, dont l'objectif final n'est pas de promouvoir la démocratie en Algérie, mais provoquer, avec le soutien de la confrérie des Frères musulmans et des salafistes du monde entier, une régression historique de la société.