«Aujourd'hui, il y a une espèce de jalousie qui s'est installée entre artistes.» A la veille du concert qu'il animera à la coupole Mohamed-Boudiaf, le king du raï, Khaled Hadj Brahim, a animé un point de presse, hier, au siège de l'Entv. L'artiste est revenu sur le reportage le consacrant et réalisé par une équipe à Londres ainsi que le prix de meilleur chanteur de World Music qui lui a été décerné par la BBC. Des images qui, selon lui, ont servi pour donner la vraie image du raï en retraçant son histoire. Cheb Khaled, comme il est toujours appelé et connu au Maghreb, d'après lui, s'est longuement étalé sur sa volonté de faire découvrir le raï dans le monde, mais aussi sur son désir de faire valoir nos artistes algériens outre-mer. Aussi, évoquant son retour aux sources, dans son dernier album Ya Rayi, Khaled dira qu'il a découvert un parolier de génie en la personne de Farid Ouameur. «C'est un grand bassiste. J'ai travaillé avec lui sur un titre d'Amro Diab. Aujourd'hui, il vit au Caire, je lui ai ouvert les portes là-bas...» Avec modestie et alternant sens de l'humeur et ton sérieux, Khaled dira être «un bonhomme de racines, de Mostaganem. L'hommage à Amel Wahbi, je l'ai fait pour montrer qu'on a de grands auteurs. C'était un plaisir de le dire aux Français. Pour Khaled, idem. Je voulais rendre hommage à ces doyens qui ont laissé des textes et des messages. Il ne faut pas oublier que ce sont eux qui nous ont donné la liberté. Il était de mon devoir de le faire». De sa collaboration avec Blaoui El Houari est née la reprise de Ya h'mama, enregistrée à la Sacem au nom Driassa. «De savoir que jadis, un Algérois pouvait travailler avec un Oranais, cela m'a donné de la force. Aujourd'hui, il y a une espèce de jalousie qui s'est installée entre artistes.» Altruiste et généreux, Khaled dira aimer travailler avec les gens et qu'il est ouvert à toutes les propositions car sa notoriété peut faire, dit-il, «connaître d'autres artistes à l'extérieur». De sa rupture avec son ancienne maison de disques Barclay et son nouveau contrat avec la boîte Az, Khaled expliquera ce changement par son désir de montrer qu'il «peut casser un contrat et faire autre chose. La musique est faite pour changer. On évolue et elle avec nous.» Abordant ses projets, le king du raï avoue vouloir percer aux USA, d'où son travail avec le guitariste Carlos Santana. «Pour que les portes américaines s'ouvrent pour moi, on m'a conseillé de travailler avec une grande star américaine», confiera-t-il. Enfin, à propos de la fête de ce soir, on nous apprend que la soirée sera animée en première partie par Mohamed Rouane que Khaled a découvert lors de la soirée des Fennecs d'or et puis par Yacine Dahmani. La suite, ce sera du 100% raï! Le prix du billet a été fixé à 500 DA.