L'établissement, aujourd'hui, propose des services à la mesure de l'hospitalité des autochtones. Dès l'entrée en vigueur de la loi portant attribution des concessions des plages, le directeur de l'hôtel Es-Salem, un prestigieux hôtel de quatre étoiles, jouissant de toutes les commodités nécessaires à un séjour agréable et reposant, le tout à des prix défiant toute concurrence, qui connaît son métier sur le bout des doigt, ce qui n'est pas qu'une simple image puisque les doigts comptent beaucoup dans le domaine de l'hôtellerie, a accompli de véritables miracles, notamment en rénovant le hall central, mais aussi les trois étages supérieurs de l'hôtel, désormais conformes aux normes internationales. Ce n'est, du reste, pas sans fierté qu'il nous montre le livre d'or d'Es-Salam dans lequel le ministre du Tourisme, Mohamed-Seghir Kara, qui y avait séjourné l'été passé, avait écrit des mots extrêmement encourageants et positifs. L'hôtel, donc, a fermé ses portes aux «tout-venant». Il a effacé la mauvaise réputation qui était devenue la sienne à une certaine période. A présent, il «travaille» avec les familles des cadres, les hommes d'affaires, et abrite très souvent des séminaires dans une ambiance conviviale et fortement inspiratrice. Le directeur du tourisme, que nous avons rencontré, s'est même demandé pourquoi il ne faudrait pas développer carrément «le tourisme de conférence» au niveau de la wilaya de Skikda, laquelle a déjà la chance d'abriter une des plate-formes pétrochimiques les plus grandes et les plus célèbres du monde. Loin de s'arrêter en si bon chemin, le directeur, comme il nous le raconte lui-même, a carrément été le pionnier en matière de prise de concession de plage, dès que la loi a été promulguée. Certes, de nombreux problèmes étaient apparus à cause des entraves posées par les élus du mouvement El Islah. Mais le soutien dont il a bénéficié de la part de la hiérarchie, a fini par triompher de ces embûches. Même les élus, en voyant le résultat, tout simplement féerique, mais aussi le nombre de nouveaux emplois créés, et les touristes qui viennent de tout l'est du pays pour profiter de cette plage tout simplement exceptionnelle, ont fini par revenir à de «meilleurs sentiments». La plage en question se situe dans le site paradisiaque de Ben M'hidi, ex-Jeanne d'Arc. Il s'agit, de l'avis de tous, de l'une des plages les plus belles du pays. Etendue sur plus d'une dizaine de kilomètres, avec une largeur dépassant à certains endroits plus d'une centaine de mètres, elle est encaissée en amont par une magnifique forêt. Elle offre aussi une vision pour le moins originale et pittoresque avec les deux épaves de gros bateaux échoués sur ses flancs. Un transport gratuit est assuré en faveur des clients de l'hôtel. Les autres payent simplement un droit d'entrée de 1000 DA. A l'intérieur, ils ont droit à des parasols, des chaises longues, des vestiaires et des douches. Ils sont également servis par des agents de l'hôtel, en tenues impeccables. Ils ont droit à des rafraîchissements ainsi qu'un léger repas froid. Bien entendu, une sécurité de tous les instants est assurée aux estivants, grâce à des vigiles, dont beaucoup sont secondés par des chiens de garde qui amusent beaucoup les enfants. Des pédalos, des planches de surf et des jet-skis sont également disponibles pour qui veut prendre du bon temps, ou se dispenser quelques émotions fortes. Les gourmets, eux, peuvent carrément accéder à un restaurant quatre étoiles, installé en pleine plage, avec des cuisines indépendantes, dispensant des repas à la carte, comme si l'estivant n'avait pas quitté son hôtel. De quoi satisfaire les plus exigeants d'entre tous. Cela est d'autant plus vrai, de l'avis de tous les clients que nous avons pu rencontrer, que l'idée reste encore unique dans tout le pays. Pour la matérialiser, nous raconte encore le directeur, il a fallu imaginer le mobilier, le commander et le faire fabriquer en bois spécial, pareil à celui des stations de skis. Tout est démonté durant l'hiver. Les travaux de remise en place de tout le matériel doivent commencer dans le courant de ce mois.