Facilitations, sensibilisation, sanction, contrôle et suivi sont autant de mesures à même d'assurer le professionnalisme. L'amélioration de la situation sécuritaire dans le pays depuis quelque temps a impliqué un regain indéniable de l'activité touristique. Une aubaine pour les agences de voyage et de tourisme (AVT) de pouvoir enfin s'adonner à leur vocation tout en excluant les parasites du métier. Au 30 novembre 2003, on dénombrait pas moins de 611 ATV à travers le pays avec une particulière concentration sur la capitale (150). Aujourd'hui, ce chiffre est revu à la hausse, même si par souci de professionnalisme la commission nationale de voyages et de tourisme a eu à sévir contre des agences “hors la loi”. Cette structure, qui siège quatre fois par an, a dû exclure récemment 22 agences pour non-respect des lois en vigueur. Sous le numéro 99-06 du 4 avril 1999, un texte de loi a été adopté par l'APN et définit l'agence de voyages comme étant “toute entreprise commerciale qui exerce de façon permanente une activité touristique consistant à vendre, directement ou indirectement, des circuits ou séjours individuels ou en groupe ainsi que tout service s'y rattachant”. La loi en question n'exige pas forcément la nationalité algérienne au propriétaire, mais elle a introduit par ailleurs moult dispositions, en guise de garde-fous, pour parer à des failles professionnelles. À ce titre, l'article 06 de ladite loi conditionne la création et l'exploitation de l'agence de voyages par l'obtention d'une licence délivrée par le ministère de tutelle. Dans le contexte de l'époque, les législateurs ont pris en considération le souci de relancer, coûte que coûte, l'activité touristique et n'a pas fermé, par conséquent, les portes aux personnes intéressées par cette vocation. Le propriétaire de l'agence, en l'occurrence, et qui ne peut justifier son aptitude dans le domaine, peut désigner une autre personne remplissant les conditions requises afin d'être agréée. Autrement dit, celui qui a les moyens doit travailler avec un professionnel en plus du fait qu'il doit employer au minimum deux autres collaborateurs. Evidemment, le terrain démontrera que la réalité est tout autre malgré une loi scélérate. Une situation qui n'a pas échappé aux inspecteurs du tourisme. Pour parer à cette anarchie, le département de Kara Mohamed Seghir, ministre du tourisme, et ses collaborateurs s'attellent à mettre de l'ordre dans ce “mic-mac” et œuvrer à organiser la profession et permettre aux seuls professionnels d'exister véritablement et, par conséquent, promouvoir le tourisme aussi bien extérieur que réceptif. M. Ahmed Boudjdira, directeur de la conception et de la régulation des activités touristiques au niveau du ministère, nous a longuement entretenu des ambitions du département de Kara de redorer le blason de ce secteur en misant, entre autres, sur l'apport des agences de voyage et de tourisme. “Exiger un produit de qualité au moindre coût implique inéluctablement une certaine clémence, mais aucunement de la complaisance de la part des pouvoirs publics pour permettre à une activité, longtemps soumise à une véritable léthargie dictée par l'insécurité, de retrouver enfin sa véritable vitesse de croisière”, nous dit-il avant de nous soumettre les propositions du ministère qui devront être présentées pour la prochaine loi de finances. Il s'agit, en premier lieu, d'être toujours à l'écoute des doléances des professionnels dans le domaine et de les sensibiliser à travers des rencontres tout en maintenant le contact avec les directeurs régionaux du tourisme. Les inciter au respect des lois, notamment en ce qui concerne l'établissement du contrat de voyage entre l'agence et son client. Plus important encore, plancher sur les mesures fiscales et ramener la TVA de 17% à 7% pour encourager l'activité. Dans cette optique, il est proposé plus de facilitations dans l'octroi des prêts bancaires et favoriser des crédits à moyen et à long termes pour le remboursement avec des taux d'intérêt réduits, sans pour autant être en contradiction avec la réglementation en vigueur. M. Boudjdira parlera aussi de la nécessité pour les agences de renouer avec la tradition et signer des conventions avec les hôtels, comme cela se fait de par le monde pour relancer entre autres un tourisme interne. N. S. Touring Voyages Algérie et Onat L'Inde, la Chine, la Turquie et le Liban au menu Touring Voyages Algérie a, en effet, abandonné des destinations telles que la Thaïlande ou encore Cuba pour des raisons évidentes dont notamment le manque de rentabilité. Cela ne l'a pas empêchée de se distinguer par rapport aux autres, et d'offrir l'Inde et la Chine comme destinations de rêve. Le rêve a aussi un prix, lequel s'élève à 200 000 DA pour chaque destination (billet compris). Le voyage offert pour la chine dure 17 jours avec 2 jours à Istanbul en guise de continuation. Pékin, Shanghaï et Suzu (la ville de la soie), etc., sont les villes à visiter lors du séjour prévu dans un hôtel 5 étoiles en demi-pension avec, au programme, des excursions. Pour l'Inde, la continuation est payée en devises et le séjour est étalé sur 15 jours également dans un hôtel 5 étoiles. TVA propose aussi des voyages vers des pays arabes tels que la Tunisie, avec plusieurs formules, et le Maroc avec 4 nuits à Casa et 3 nuits à Marrakech, le tout à plus de 80 000 DA dans un hôtel 4 étoiles en demi-pension. Il existe de même des produits combinés tels que Egypte-Liban en 2 en 1 à 120 000 DA pour 15 jours (billet y compris). 7 nuits donc au Caire dans un hôtel 5 étoiles et 7 nuits à Beyrouth dans un hôtel 4 étoiles avec le déplacement par avion et tout un programme d'excursions des plus intéressantes. L'autre produit combiné concerne la Turquie et l'Egypte coûtant aussi environ 120 000 DA. La Turquie est proposée entre 100 et 120 000 DA à Antalia précisément, une destination de rêve distante de 600 km d'Istanbul. Le déplacement se fait bien entendu par avion. Le voyage organisé s'étale sur 15 jours dans un hôtel 5 étoiles en demi-pension. Il y a, en outre, l'Egypte avec 3 formules : Egypte, séjour classique à 70 000 DA pour 8 jours et 7 nuitées dans un hôtel 5 étoiles. Egypte, séjour croisière entre 90 et 100 000 DA pour 15 jours avec 4 jours sur un bateau de croisière classé 5 étoiles, et le reste du séjour dans un hôtel en bord de mer et 3 excursions au Caire. Egypte séjour soleil, signifie, quant à lui, 15 jours à Charm-Echeikh pour 100 000 DA. L'Onat, pour sa part, se contente de destinations exclusivement arabes pour contrainte de visas. Elle propose, exceptionnellement pour le mois d'août, et pour la première fois, tous ses produits en euros. Pour 8 jours et 7 nuitées en Turquie (Istanbul), le client devra débourser 160 euros en plus du billet (44 000 DA). Un séjour du même type pour l'Egypte (Caire - Charm-Echeikh) est proposé à 270 euros en plus du prix du billet qui est de l'ordre de 37 000 DA. Le Maroc est également l'une des destinations figurant dans les brochures. Un séjour de 8 jours et 7 nuitées dans un hôtel 4 étoiles coûte 400 euros, dans un hôtel 3 étoiles 270 euros et Marrakech est proposé à 257 euros. Il faudra, évidemment, rajouter à chaque fois le montant du billet qui coûte 27 269 DA et les frais du visa 2 700 DA. N. S. Dam Tours Après la Grèce, c'est la Bulgarie Au moment où la quasi-totalité des agences de voyages et de tourisme posent avec acuité le problème de visa et la difficulté de son obtention, ce qui handicape lourdement le choix des agences à offrir des destinations européennes, Dam Tours s'impose avec la Grèce comme destination phare et s'est investie depuis peu à promouvoir la Bulgarie comme nouvelle escale dans son programme. Quel est le secret de réussite de celui qui se définit comme un tour-operator et non comme une agence de voyages ? “Nous ne sommes pas une agence de voyages mais un tour-operator pour la simple raison que nous offrons un produit complet dont nous assurons la conception du début à la fin, sans négliger le moindre détail. Ceci nous permet de mieux maîtriser les prix pour offrir un séjour de qualité et le moins cher possible. Cela nous permet aussi de fidéliser notre clientèle et d'établir à la fois des pronostics afin d'anticiper sur l'activité de la haute saison. Nous proposons, par ailleurs, notre produit aux autres agences qui s'occupent de le vendre”, nous indique Hakim Harchi, coordinateur de Dam Tours. Ce tour-operator propose quinze jours en Grèce à partir de 51 000 DA par personne jusqu'à 110 000 DA. Cela va donc du simple studio jusqu'à l'hôtel 5 étoiles avec toutes les commodités que cela suppose, selon le choix du client. Un prix jugé réduit au maximum, compte tenu de la cherté du billet et les frais du visa, mais qui pourrait être revu à la baisse si seulement la demande pouvait être formulée bien à l'avance. “L'Algérien ne programme pas ses vacances. Il arrive, à la dernière minute, et veut partir tout de suite. Cela se répercute négativement sur le prix du séjour [plus cher], puisque cela ne nous donne aucunement le temps de mettre sur pied un package”, nous explique-t-il. Pour contourner cette difficulté, Dam Tours compte sur ses représentations à l'étranger (Allemagne, Pologne, Hongrie, Roumanie, Europe de l'Est en général) pour faire le plein et amortir les prix proposés aux algériens en anticipant sur l'accueil et faire son planning prévisionnel. Les visas de groupe sont demandés suffisamment à l'avance pour ne pas être rembroués. Dans le cadre de sa politique, Dam Tours n'exclut ni les petites bourses ni autre, mais ne peut s'empêcher cependant de sélectionner sa clientèle et opter pour les familles et les couples en voyage de noces. Les femmes constituent la majorité des statistiques, plus de 60%, nous dit-on. Pour se revigorer, Dam Tours propose à ses clients un nouveau produit. La Bulgarie figure désormais dans les brochures à des prix quasi identiques à ceux proposés pour la Grèce. C'est aussi le même charter qui assure les deux destinations. Dam Tours propose aussi le Maroc à 50 000 DA pour une semaine et plus, la Hongrie pour 75 000 DA (semaine) et le Liban à partir de 60 000 DA dans des hôtels 3 étoiles et plus. M. Harchi, pour sa part, a énormément insisté sur la nécessité que le client demande le contrat de voyage, seul moyen, selon lui, de garantir son droit, d'une part, et la professionnalisation pour les agences, d'autre part. N. S.