Certaines affiches ont été décollées par des passants Plusieurs affiches des listes de candidats ont été arrachées des panneaux et jetées par terre. Alors que la campagne électorale bat déjà son plein, l'engouement des citoyens n'est toujours pas au rendez-vous. Loin de l'enthousiasme qu'est censé susciter ce genre de rendez-vous, c'est dans une ambiance des plus moroses que les passants défilent devant les panneaux d'affichage des listes des candidats, qui pour la plupart restent vides. Certaines des affiches qu'on trouve sur ces panneaux dressés un peu partout dans les rues de la capitale, ont même été décollées par des passants, comme cela a été le cas aux environs de la place Audin à Alger-Centre dans la matinée d'hier. Des jeunes lycéens qui passaient par là n'ont pas hésité à déchirer des affiches pour ensuite les jeter par terre et les piétiner, sous l'oeil étonné des passants. L'un de ces derniers dira: «Je n'ai aucunement l'intention de voter, mais je suis contre le fait de déchirer les affiches sous prétexte que nous ne sommes pas d'accord avec ça.» Les jeunes lycéens eux, justifient leur geste en argumentant que «voter ne servira à rien, car ce n'est pas demain la veille que les choses vont changer pour le petit peuple et que seuls les plus naïfs croient le contraire». Si beaucoup de personnes ayant assisté à cette scène ont trouvé que ce geste était normal dans la mesure où selon eux, «ces candidats cherchent avant tout leur intérêt, ils n'ont que faire de celui de la population». D'autres ont à l'inverse montré leur mécontentement face à des actions de cet acabit, «hélas, ce n'est pas la première fois que je vois ce genre de chose, chacun est libre de choisir si il veut voter ou non, personne n'a le droit d'empêcher les autres d'une façon ou d'une autre de le faire», a lancé une vieille dame arguant fièrement qu'elle a «la ferme intention de se présenter aux urnes le 4 mai prochain et ce, dans l'intérêt du pays». Il faut rappeler que ce type d'actions n'est pas né d'aujourd'hui. A chaque manifestation politique d' une telle envergure, des scènes comme celle-là deviennent monnaie courante. Ceci dit, si à travers ce geste certains ne font qu'exprimer leur ras-le-bol, pour bon nombre de cas, ces actions ne sont que l'oeuvre bien calculée de détracteurs d'un parti en faveur d'un autre. En effet, c'est aussi une manière d'influencer l'opinion du citoyen qui peut se rétracter d'un moment à un autre. Il faut encore signaler qu'au fur et à mesure que la campagne s'intensifie, des actions de ce genre seront récurrentes. Par ailleurs, ce manque d'engouement ne se traduit pas uniquement par le décollage des affiches. En jetant un coup d'oeil sur les réseaux sociaux on s'aperçoit très vite que de nombreux internautes ne prennent pas le scrutin du 4 mai prochain au sérieux. Ainsi, ils épient les moindres faits et gestes des candidats pour ensuite en faire des blagues. Ces derniers ont même tourné en dérision le slogan officiel de la campagne électorale qui appelle au vote, le fameux «Semaâ sawtak» qui veut dire «fais entendre ta voix», ironisant qu'«aujourd'hui ils veulent entendre nos voix mais juste après les élections ils vont nous demander de nous taire». Devant autant d' indicateurs qui laissent présager une forte abstention, les 12.000 candidats en lice pour se disputer les 464 siéges de députés à l'Assemblée populaire nationale (APN), ont investi le terrain avant même le lancement officiel de la campagne il y a de cela quatre jours. Ces derniers ont renoué avec les sorties sur le terrain allant directement à la rencontre des citoyens en vue de collecter le plus de voix possibles.