Une alimentation étrange et étonnante à la fois, que nul n'arrive à expliquer, y compris les médecins et les psychiatres. Dans la vie il y a comme cela des phénomènes qui laissent perplexes de par leur nature. Si le gaz est connu pour être un combustible, force est de constater qu'il est aussi un aliment dont au moins une personne à Béjaïa ne peut se passer. C'est le cas de Badoud Fatiha, une jeune fille de 15 ans, résidant à Takerietz (50 km de Béjaïa). La spécificité de cette jeune adolescente réside non pas dans ses études encore moins dans sa vie sportive comme c'est le cas pour la plupart des jeunes de son âge, mais dans son mode d'alimentation, qui reste, à bien des égards, anormal. Elle est en effet à sa 11e année de consommation de gaz butane. Fatiha est née le 4 septembre 1990. Dès l'âge de quatre ans, et sans raison apparente, cette jeune fille consomme quotidiennement du gaz butane. Une alimentation étrange et étonnante à la fois que nul n'arrive à expliquer, y compris les médecins et les psychiatres que Fatiha a eu à consulter maintes fois. Ces derniers n'ont pu, à ce jour, fournir des explications, à ce phénomène. Ses parents sont aussi surpris qu'inquiets et ne savent plus à quel saint se vouer tant le comportement alimentaire de leur fille dépasse l'entendement. En 2000, la fillette a passé cinq longs mois à l'hôpital Khellil-Amrane de Béjaïa. Durant son séjour dans cette institution hospitalière, des examens médicaux approfondis ont été pratiqués par l'équipe médicale de l'hôpital afin de déterminer les raisons de ce comportement exceptionnel mais probablement dangereux pour la santé de la fille. Si le gaz butane qu'elle a consommé des années durant ne s'est pas soldé pour l'heure par des perturbations et des effets néfastes sur l'organisme, il reste que les médecins ne comprennent pas l'état de santé jugé bon car n'ayant diagnostiqué aucune anomalie. Pendant le même séjour à l'hôpital, elle a été auscultée par un psychiatre. Faute de moyens, les parents n'ont pu poursuivre tous ces traitements et les efforts consentis dans l'espoir d'élucider le mystère et arriver par là même à soigner leur fillette. Le père, Dda Ramdane, fonctionnaire au CEM de Takerietz, village de résidence de la famille avoue, lui aussi, ne rien comprendre: «J'ai tout fait pour l'aider, mais c'est toujours le même résultat», explique-t-il avant de faire part de son impuissance, «Si on l'empêche d'accéder à la bouteille de gaz, elle devient agressive.» Même Fatiha, la victime, qui donne l'impression d'être une personne normalement constituée, n'arrive pas à expliquer ce qui lui arrive: «Je ressens de terribles maux de tête si je ne consomme pas ce gaz». Soutenu et aidé pendant un certain temps par le Croissant-Rouge algérien de Sidi Aïch, le père de la petite, démuni et sans grands moyens en mesure de lui permettre d'aller plus loin dans le traitement de la malade, lance un appel aux âmes charitables pour lui venir en aide. Ce citoyen, qui n'a qu'un modeste salaire loin de répondre aux besoins de sa famille, ne voit de salut que chez tous ceux qui peuvent l'aider lui et sa fille à affronter leur destin qui reste étrange et unique en son genre. Un signal de détresse auquel beaucoup seront manifestement sensibles.