L'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a été formellement inculpée pour corruption dans l'enquête sur le scandale de corruption qui a précipité sa destitution, a annoncé hier le parquet. L'ex-chef de l'Etat, qui a été placée en détention fin mars, est également poursuivie pour «abus de pouvoir» et pour avoir «divulgué des secrets d'Etat», ont annoncé les enquêteurs dans un communiqué cité par les agences. «Nous avons formellement inculpé Mme Park (...) de nombreux chefs parmi lesquels abus de pouvoir, coercition, corruption et divulgation de secrets d'Etat», ont-ils déclaré à l'issue de leurs investigations. L'affaire est centrée sur l'ex-confidente de l'ombre de Mme Park, Choi Soon-Sil, qui est actuellement jugée pour avoir profité de ses entrées pour contraindre de grands groupes du pays à verser près de 70 millions de dollars à deux fondations qu'elle contrôlait, des sommes dont elle aurait fait un usage personnel, selon la même source. L'ex-présidente est soupçonnée de collusion avec son amie de 40 ans, et accusée notamment d'avoir octroyé des faveurs politiques aux capitaines d'industrie qui s'étaient montrés généreux envers elle, y compris l'héritier de Samsung, Lee Jae-Yong, lui aussi détenu. Le ministère public a également annoncé hier l'inculpation du président du groupe Lotte, le cinquième conglomérat du pays, Shin Dong-Bin, qui est accusé d'avoir «corrompu Mmes Park et Choi». Le scandale, qui avait éclaté en milieu d'année dernière, avait entraîné des manifestations monstres pour réclamer le départ de la présidente. Alors que le scandale faisait rage depuis de longs mois dans un contexte de frustrations économiques et sociales croissantes, Mme Park avait été destituée.