Belkhadem a annoncé la création d'un club de presse au sein de son parti. L'ex-ministre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour, a révélé lors du séminaire organisé par le FLN au CIP, que le texte relatif à l'information est encore au stade embryonnaire. Quant à son poste, il est resté vacant. On ne connaît toujours pas le nom de celui qui présidera aux destinées de la corporation après le remaniement gouvernemental opéré dimanche dernier. Cette information a laissé les journalistes perplexes vu que les tractations avec les éditeurs de presse avaient été menées depuis belle lurette. Des bribes d'informations circulaient à propos de la mouture la donnant pour finalisée. C'est le énième texte de loi qui ne voit pas le jour alors que le département de la communication voit défiler des ministres qui s'attellent à le peaufiner avant de se voir remercier ou permuter à un autre poste. Ce séminaire que le FLN a organisé s'avère être une innovation dans le domaine et une louable initiative à comptabiliser à son compte. Le secrétaire du FLN a, au cours de son allocution d'ouverture, présenté ses voeux de bonheur et de prospérité aux professionnels de la communication tous secteurs confondus avec un hommage à titre posthume aux martyrs de la profession. Il a cité les noms de Tahar Djaout, Mustapha Abada, Mohamed Abderrahmani, Ismaïl Yefsah, Rabah Zenati, Saïd Mekbel et tant d'autres. 100 morts ayant été sacrifiés sur l'autel de la bêtise et de l'obscurantisme. Il a estimé que «le souvenir de ces martyrs restera à tout jamais ancré dans la mémoire collective et dans les pages de l'Histoire». Il a confié que dans son parti , «la conviction est que la liberté s'arrache et ne se donne pas». Il a salué le courage des journalistes qui ont continué à activer en dépit de la situation sécuritaire qui prévalait durant la décennie sanglante et qui n'ont pas quitté le pays pour s'exiler sous d'autres cieux. Le leader du FLN s'est longuement étalé sur les statistiques. Il a fait état de l'existence de 45 quotidiens dont les tirages dépassent le million et demi d'exemplaires sans parler des 48 publications hebdomadaires qui tirent à 622.000 exemplaires. Le nombre des mensuels est évalué à 11 publications dont les tirages sont estimés à 600.000 unités. Ce qui, selon le SG du FLN, place la presse algérienne en pole position devant bon nombre de presses étrangères. Ceci a été possible grâce à la Constitution de 1989 ainsi que la loi relative à l'information de 1999. Faisant l'historique de la presse indépendante, il a passé en revue les différentes étapes ayant marqué l'évolution de la presse dans notre pays. Il a exhorté les journalistes, en reprenant les propos contenus dans le message du président, au respect de l'éthique et de la déontologie. Dans la foulée, Belkadem a annoncé la création d'un club de presse au sein de son parti qui sera animé par des universitaires et des journalistes triés sur le volet. Plusieurs communications ont été données durant la rencontre et qui ont parfois tourné à un véritable procès de la presse par certains intervenants qui apparemment ne connaissent rien au travail du journaliste ni de ses conditions socio- professionnelles. Les débats ont été, le moins que l'on puisse dire, houleux et passionnants à la fois. Ils ont permis de traiter le sujet de la liberté de la presse à coeur ouvert. L'intervention de Abdou Bouziane, journaliste et ex-DG de l'Entv, a été particulièrement intéressante dans le sens où il a préconisé l'élaboration d'un texte sur les libertés de la communication qui permettrait l'ouverture du champ médiatique et notamment l'audiovisuel. Quant au code de l'éthique il a estimé qu'il n'est pas nécessaire de se triturer les méninges pour en trouver un et d'utiliser le code universel qui est opérationnel dans plusieurs pays démocratiques. Les journalistes présents ont soulevé le problème de leur statut, de la dépénalisation des délits de presse et bien entendu, ils ont appelé à la libération du directeur du journal Le Matin Mohamed Benchicou, qui croupit dans une geôle dans un état de santé lamentable.