La loi électorale à elle seule suffit pour que les élections se déroulent de façon ordinaire. Le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) Abdelwahab Derbal a été l'hôte de l'émission «Forum de la radio», dans le cadre des interventions médiatiques en rapport avec la campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai prochain. Abdelwahab Derbal a mis en garde ceux qui feront recours à la fraude sous n'importe quel prétexte et quel que soit le niveau de responsabilité qu'ils occupent, en soulignant dans ce sens que «ceux qui vont frauder ou participer dans le truquage des élections législatives sont considérés comme traîtres à la patrie», a-t-il tonné. C'est par cette phrase saillante que le président du Hiise a déterminé l'importance du rendez-vous du 4 mai prochain. Pour lui, la Constitution a mis en place des artifices suffisants pour lutter et sévir contre la fraude et ceux qui tentent de recourir au truquage des élections législatives. Abdelwahab Derbal a exhorté les membres de son instance et le corps des magistrats de «lutter sans vergogne contre les velléités de fraude, le responsable est là pour servir le citoyen et non pas pour se servir, il y a la loi qui détermine les responsabilités de tout un chacun», a-t-il asséné. Derbal est allé loin dans sa démarche en sa qualité de président d'une instance chargée d'assurer le déroulement des élections transparentes, propres et honnêtes. Il a répondu vertement à ceux qui diabolisent l'acte de boycotter les élections. Sur ce registre il explique que «le boycott est un acte fondé sur une conviction politique, je respecte celui qui assume cette attitude de boycott même si je peux être différent politiquement de lui sur la question des élections», en ajoutant qu'«il n' y a pas une loi qui interdit au citoyen de recourir au boycott, il faut arrêter d'amplifier la chose et la transformer en quelque chose de bizarre», indiqué Derbal par rapport à cette question qui constitue aujourd'hui la pomme de discorde de la classe politique en général et le pouvoir en place en particulier. Dans ce sens, le président de la Hiise a mis un terme aux spéculations qui apparaissent ici et là par rapport à ce sujet en soulignant «que le citoyen a toute la latitude et la liberté de recourir au boycott s'il le veut, il est libre», a-t-il expliqué. Quant à l'abstention, Derbal renvoie cela à une affaire intimement liée au civisme et au niveau culturel de la société. Ce phénomène n'est pas le produit du comportement des partis politiques, il est, selon le président de la Hiise le produit de «facteurs en rapport avec l'absence de conscience culturelle, dont toutes les institutions sont responsables», a-t-il noté. Dans un autre registre, Derbal a qualifié la couverture médiatique en général comme «acceptable et dans les normes à part quelques dépassements qui ne peuvent pas altérer la démarche globale dans laquelle s'inscrit la campagne électorale», a déclaré le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections. Derbal a noté que la majorité des partis politiques et les indépendants qui participent dans ces joutes électorales ont développé un discours politique dans les médias qui s'articule sur l'intérêt national et la préservation du pays. Cela est vu d'un oeil positif de la part de cette instance qui considère que la responsabilité politique est nettement visible de la part des partis politiques et les candidats indépendants. L'instance a enregistré 287 saisines et recours et 435 mises en demeure, 135 recours ont été acceptés; ils ne concernent que la période de la campagne électorale. Par contre, les mises en demeure c'est à l'Instance d'entamer la démarche, ce ne sont pas aux partis politiques et les candidats indépendants d'entamer cette procédure. Derbal sort de sa réserve quant à ce volet strictement juridico-procédural, il annonce que «nous avons remarqué qu'une partie des recours et saisines n'ont pas fait bouger les procureurs généraux malgré le fait que nous savons que ces derniers n'ont pas de choix dans ce sens, ils doivent répondre aux saisines telles que la loi le stipule», a-t-il affirmé. Dans ce sens, Derbal précise que la loi électorale à elle seule suffit pour que les élections se déroulent de façon ordinaire sans qu'il y ait une installation quelconque d'une commission ou d'une instance.