L´explosion qui a détruit la moitié de la capacité du complexe de Skikda, a eu pour conséquence une chute approximative de 15% dans les livraisons algériennes. Un peu plus d'une année après la dramatique explosion de la raffinerie de Skikda, l'Algérie subit l'effet boomerang, selon un rapport sur le commerce mondial du gaz naturel publié, il y a quelques jours, par le Groupe international des importateurs du GNL (Giignl) dont le siège est basé à Paris. «L´explosion de janvier 2004, qui a détruit la moitié de la capacité du complexe de Skikda, a eu l´année dernière, comme conséquence une chute proche de 15% dans les livraisons algériennes, poussant le pays à la quatrième position parmi les nations d´exportatrices de GNL, alors qu'elle occupait la deuxième place en 2003» a écrit le rapport du Giignl. Une situation prévue par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui s'est rendu la nuit même de la catastrophe sur les lieux, «Cette catastrophe n'aura pas d'impact à l'échelle nationale, contrairement au plan international où les contrats signés risquent de connaître quelques perturbations. Pour les trois clients potentiels de l'Algérie, à savoir Enagaz et ENI (Espagne et Italie), le problème ne se pose pas, car ils seront alimentés par gazoduc (Maroc, Espagne, Tunisie, Italie), contrairement à Gazfr pour lequel le recours aux transports maritimes s'impose», a déclaré le ministre. Mais les conséquences de l'explosion de Skikda ne se sont pas limitées à l'Algérie qui couvre plus de 20 % de la production mondiale avec ses énormes réserves naturelles. En effet, le marché mondial du gaz naturel a, lui aussi, subi de plein fouet ce drame. «Les premières indications confirment que la croissance du marché mondial du GNL est en ralentissement de 5 % par rapport à l'année 2003» a ajouté le même rapport indiquant que les importations mondiales de GNL sont passées de 63,26 de tonnes en 2003 à 131 millions de tonnes en 2004. D'autre part, toujours selon les estimations du même rapport, les exportations du GNL de l´Indonésie ont également régressé de 5,6%. Un recul essentiellement dû au vieillissement des structures de raffinage même si le pays garde sa position de premier exportateur mondial avec 24,8 millions de tonnes. Le Qatar, quand à lui, a gardé la troisième position en doublant ses ventes au marché espagnol. Réalisées entre 1969 et 1972, pour un coût de 90 milliards de dinars, trois unités (40 - 30 - 20) de la raffinerie de Skikda ont été littéralement anéanties par une déflagration au mois de janvier 2004. Les trois lignes touchées représentent 3 milliards de m3 de gaz, soit 5 millions de m3 de GNL. En plus de ces trois unités, les blocs administratifs, les bureaux de maintenance, les chaudières et les ateliers ont été soufflés. Le drame a coûté la vie à 28 personnes et plus de 80 autres ont été blessées, dont deux étrangers. La raffinerie de Skikda, la plus importante d´Algérie, produit 13 millions de tonnes de produits pétroliers raffinés par an pour une capacité de 15 millions de tonnes. Produisant du gaz propane liquéfié (GPL), des carburants et des bitumes, elle contribue pour 42 % dans l´approvisionnement du marché national. La position stratégique qu'occupe cette raffinerie à l'échelle nationale et internationale contraint les autorités à réagir avec célérité pour sa réhabilitation. Un avis d'appel d'offres international a été lancé en février dernier et la société indienne UIL a remporté le contrat de réalisation du "programme de réhabilitation et d´adaptation des installations" de la raffinerie pour un montant de 1,410 milliard de dollars.