La capitale des Aurès renoue enfin avec les activités artisanales de ses ascendants et organisera son premier salon national de la bijouterie traditionnelle qui se tiendra du 21 au 26 mai 2005 aux galeries des Aurès. Une manière de s'abreuver aux sources des ancêtres, de retrouver ses repères, son identité et de perpétuer cet art qui est en déclin ces derniers temps. Une forte participation à la grandeur des Aurès est attendue, a-t-on appris. Selon Alloua Brahim, le directeur de la CAM de la wilaya de Batna, «31 chambres artisanales du territoire national ont été contactées». Il poursuit en faisant observer que «l'exposition rassemblera toute la production traditionnelle, mais eu égard au caractère du salon, la bijouterie sera représentée en force avec 60% à 70% des objets qui seront exposés au public. Le reste sera incarné par la tapisserie, les habits traditionnels, la vannerie, le marbre et d'autres produits de l'artisanat». Le salon semblera prometteur et à l'envergure de l'événement, si l'on se réfère au discours du responsable. La direction s'affaire à apporter les dernières retouches lors de notre passage et les fiches de participation commencent à parvenir. D'après toujours les dires de notre interlocuteur «ce salon rassemblera les trois bijoux de la famille berbère : le chaoui, le kabyle et le tergui». Ces bijoux seront certainement différents en apparence, dans leurs modèles et dans leurs motifs géométriques véhiculaires de messages et de symboles que seuls les initiés pourraient traduire, mais complémentaires dans leur beauté et leur authenticité. Il est à noter que la wilaya de Batna enregistre un chiffre réel de 425 bijoutiers (affilés à la CAM), quant à l'informel, il pourrait constituer le triple du nombre précité. Les Aurès ont toujours constitué le plus important berceau de la bijouterie en Algérie et l'organisation de ce salon de la bijouterie traditionnelle ira sûrement servir de détonateur pour amorcer le retour de cette activité artisanale qu'est la bijouterie traditionnelle.