Une forte participation est attendue. 20 chambres, 17 wilayas et 70 artisans ont confirmé leur présence. Batna est en métamorphose. Les signes extérieurs : affiches et banderoles pavoisent les rues et annoncent l'événement. Le premier salon national de la bijouterie traditionnelle, attendu le 21 et ce jusqu'au 26 mai 2005, est mis en route. Une forte participation est attendue. 20 chambres, 17 wilayas et 70 artisans (30 artisans hors wilaya et 40 artisans de Batna) ont confirmé leur large participation et la ville se hâte de les accueillir avec un empressement joyeux. Les Aurès, l'un des forts bastions permanents de la bijouterie veulent gagner le pari et placer la bijouterie traditionnelle sur le haut du podium. Le compte à rebours est amorcé et la pari à relever n'est pas impossible. Lors du point de presse organisé le dimanche 15 mai 2005 à la cité administrative, route Biskra, avec la presse locale, le directeur de la CAM de la wilaya de Batna, Allaoua Brahim communique : «Les problèmes rencontrés au début et inhérents à la logistique : transport, nourriture et hébergement des participants viennent d'être surmontés grâce à la participation très forte de M.Abdelkader Ouali, wali de Batna par l'octroi gratuitement des locaux de Assihar (ex-galeries des Aurès) et de l'auberge des Aurès où 50 jeunes seront logés et nourris gratuitement». Tranquillisé de ce côté-ci, le directeur Alloua de la CAM semble un peu contrarié du côté de l'organisation parce que la chambre de Batna a rarement organisé une manifestation d'une telle taille. Et vouloir placer la barre plus haut risque de causer des soucis aux organisateurs. Interrogé par L'Expression sur l'enveloppe financière octroyée par le ministère et s'il la trouve suffisante, avec un stratagème subtil, il répond : «L'enveloppe est suffisante et nous ferons avec les 170 millions de centimes octroyés par le ministère pour la réussite de cet événement.» Il ressort qu'il a une grande ambition de placer l'événement sur le plus haut podium et d'en faire le détonateur pour propulser cette activité qui est en déperdition. Beaucoup de bijoux vous fixent rendez-vous avec cette culture, avec cet art multimillénaire. Les fleurons de la bijouterie traditionnelle seront présents : «Ikh'lalat», (cette broche montée sur une épingle, servant d'ornement et/ou d'attache du châle (Achelik) ou d'El-Malhafa), «R'dif», (cet ornement de forme circulaire, qui se porte à la cheville), «Ejbine», cet ornement que les femmes portent sur le front et autres bijoux que la main experte des artisans algériens a su créer. Ils seront présents ces bijoux de parure, précieux par leur matière, leur originalité et leur travail. Chaque signe et chaque figure géométrique renfermeraient un sens et une valeur symbolique ou cabalistique bien précis. C'est un sens inscrit dans la célébration des gestes utilitaires du quotidien, des rites agraires ou animaliers liés au rythme des saisons, malgré le contenu symbolique qui s'est amenuisé puis s'est perdu au fil des générations. Les motifs millénaires, les bijoux en or ou en argent massif ou incrustés, parfois mêlés à d'autres matières vous subjuguent et une belle description refait de belles Aurassiennes drapées de couleurs vives ou dans leurs «Achelik» de couleur (blanche ou noire), avec leurs coiffures spectaculaires par leur volume et leurs ornements, de véritables édifices et sur une sorte de tambourin ou de turban posé sur des tresses de laine, sont drapés un ou plusieurs foulards de soie lamée, croisés sur le devant. Des bijoux d'argent, incrustés de verre ou de cornaline, en descendent, en pendeloques, d'énormes anneaux d'oreilles que l'on appelle «beauté de la joue» encadrent le visage et se devinent sous le voile de gaze transparente qui complète le tout pour les sorties. Avec les fibules qui retiennent la Melhfa, les amulettes, les lourds bracelets d'argent, leur parure quotidienne est imposante. Dommage que ces belles choses disparaissent!