Dur sera le «métier» de député Cette huitième législature intervient dans un contexte de crise financière aiguë et un front social en ébullition constante. Les 462 députés seront sur le chemin de l'APN et auront à subir une lourde responsabilité politique et économique. La huitième législature intervient en effet, dans un contexte particulier marqué par la crise économique et un front social en ébullition constante. Cette assemblée aura surtout à légiférer sur des thèmes et des sujets qui constituaient une pomme de discorde durant le mandat de l'assemblée sortante. Pas moins de 20 projets de lois, et pas des moindres, qui sont des dossiers pesant à la fois sur le plan politique et même sur le plan des débats qu'ils pourraient soulever. Le premier couac sera celui des transferts sociaux. Maintenant que la question des subventions n'est plus un tabou, elle est évoquée au plan politique, quelle sera la position des députés? Vont-ils voter une loi qui pénalisera des pans entiers de la société? Les députés auront également à légiférer sur le projet de loi de la santé publique, celui en rapport avec la loi du travail, ceux de la publicité et des règles qui régissent le travail du journaliste dans la collecte de l'information, de la promotion de la langue amazighe. Il y a aussi l'avant- projet de loi sur le travail, la loi sur les associations, les partis, le Code communal et de wilaya sont autant de chantiers auxquels seront confrontés les 462 élus du peuple. Autant de projets qui peuvent soulever des passions et donner lieu à des débats houleux au sein de l'hémicycle. Les députés décideront également sur le règlement intérieur qui va exiger la présence des députés en plénières et dans les commissions, il mettra fin au nomadisme politique et surtout donner plus de droits à l'opposition comme le stipule la Constitution. La coalition et l'opposition risquent de se livrer une bataille acharnée. Désormais, les députés n'auront plus droit à l'erreur. Leur présence est obligatoire dans les travaux de commission et de plénière. Or, ce qui est certain, est le fait que les députés ne vont pas se mettre au travail de fait. Ces derniers auront tout le temps devant eux pour se préparer à la corvée. Avec le mois sacré du Ramadhan, la chambre basse va s'occuper d'achever l'installation des structures. Intervenant avec la fin de la session, la huitième législature reprendra ses travaux officiellement à partir du 2 septembre prochain comme le stipule la Constitution. Cette assemblée qui sera composée de 35 formations politiques et d'indépendants doit s'atteler sérieusement au travail de titan pour qu'elle arrive à être en phase avec le challenge qui l'attend. Elue avec moins de 35% au scrutin du 4 mai dernier, elle souffre cependant dès sa naissance de légitimité. Elle risque d'être pire que la précédente vu qu'elle aura la mission d'appuyer les choix du gouvernement en ces temps de crise. La nouvelle Assemblée populaire, qui est à sa huitième législature, sera installée officiellement ce matin. Conformément aux délais constitutionnels, elle sera opérationnelle quinze jours après la date de la publication des résultats définitifs du scrutin du 4 mai dernier par le Conseil constitutionnel. Le respect des délais oblige. La séance d'aujourd'hui marque ainsi le début du quinquennat. La cérémonie sera présidée par le député le plus âgé comme le définit l'article 130 de la Constitution. L'assistance sera conviée à élire le nouveau président de l'assemblée qui est le plus âgé, à savoir le député de Skikda Saïd Bouhadja. Son élection est déjà garantie d'avance sans le moindre couac. Avec une majorité écrasante assurée par les partis de la coalition, Saïd Bouhadja pourra présider la cérémonie en toute confiance. L'élection du président de l'APN n'est qu'une simple formalité vu que la décision, a été bien prise par les décideurs. En outre, la chambre basse procédera ce matin à l'élection de son bureau et à la constitution de ses commissions comme le stipule les dépositions de la Constitution.