«La réunion entre les chefs des groupes parlementaires et le président de l'APN sera programmée probablement pour aujourd'hui mais rien n'est encore confirmé jusqu'à présent», a affirmé le chef du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi. Elle ressemble à une coquille vide. La nouvelle Assemblée populaire nationale reste sans structures. Alors qu'elle doit mettre en place son organique pour tracer son agenda, la chambre basse traîne le pas. Depuis son installation le 23 mai dernier, l'assemblée reste en stand -by. Les chefs des groupes parlementaires attendent toujours l'invitation du président de l'APN à une réunion pour la répartition des postes de responsabilité. «La réunion sera programmée probablement pour aujourd'hui mais rien n'est encore confirmé jusqu'à présent», a affirmé le chef du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi. Saïd Bouhadja appréhende apparemment cette première rencontre. Il s'agit en effet de répartir les 75 postes de responsabilité entre les partis qui siègent à l'APN, ce qui promet un véritable casse-tête chinois pour le successeur de Mohamed Larbi Ould Khelifa. Devant un nombre important de partis qui se bousculent devant les structures de l'APN, le président de celle-ci se retrouve confronté à un test difficile. Avec 462 députés et plus de 35 formations politiques qui siègent à l'APN, il serait très difficile de satisfaire tout le monde. Ce n'est pas tout. L'absence d'un règlement intérieur qui répond à l'esprit de la nouvelle Constitution complique davantage la tâche au successeur de Ould Khelifa. Depuis quelques jours, la bataille des postes fait rage dans les coulisses. Les partis veulent décrocher le maximum de postes de responsabilité pour peser de tout leur poids. Confortée par les dispositions de la Constitution, l'opposition veut jouer pleinement son rôle en renforçant sa présence au sein de la chambre basse, ce qui irrite forcément les partis de la coalition qui craignent de perdre le monopole. Les deux partis s'entraccusent. L'opposition accuse le président de l'APN d'avoir favorisé les partis de la coalition en tentant de resserrer l'étau sur eux. Le Mouvement de la société pour la paix qui détient 34 sièges aspire décrocher une place au sein du bureau de l'APN ainsi qu'une ou deux commissions. Le Parti de la justice et du développement ambitionne également de présider une commission et ou de décrocher un poste de vice-président, ce qui n'est pas forcément garanti. Ce qui est certain, c'est que le parti majoritaire aura une place de choix dans la répartition des tâches. Il présidera sans doute les commissions qui concernent des secteurs importants, à l'image de la commission des finances, celle des affaires juridiques, la défense. Pour valider ces choix, une séance plénière sera programmée probablement avant la fin de la semaine, au plus tard la semaine prochaine pour élire les vice-présidents et les présidents des commissions ainsi que les rapporteurs. Cette séance n'est qu'une simple formalité vu que les décisions sont ficelées d'avance. Les 462 nouveaux élus seront appelés à faire le déplacement à l'APN durant ce mois sacré du Ramadhan pour cautionner les choix de leur parti. L'institution parlementaire devra faire vite pour établir son agenda de travail. Le plan d'action du gouvernement sera le premier chantier auquel s'attelleront les députés. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, se rendra au courant de ce mois à l'APN pour présenter sa feuille de route. Sachant que cette session arrive à son terme, l'assemblée doit presser le pas pour examiner le plan d'action du gouvernement et l'adopter avant la fin de session, la loi oblige. Selon l'article 99 de la Constitution, «le Premier ministre est chargé de coordonner l'action du gouvernement. Il doit élaborer son plan d'action afin de le présenter au Conseil des ministres. Une fois cette formalité accomplie, il doit soumettre son projet à l'APN pour adoption». Certes, cette disposition a toujours existé dans la Loi fondamentale mais cette fois-ci la nouvelle mouture met l'accent sur cette disposition de soumettre son projet à l'APN pour adoption.