img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170605-22.jpg" alt="L'Opep déclare la "guerre" aux USA" / Les Américains qui ont profité de la hausse des prix pour pomper davantage de pétrole ont sabordé l'accord d'Alger. Il n'y aura pas de répit tant que le marché n'aura pas retrouvé son équilibre. Le chef de file du Cartel avait prévenu. «Nous voulons signaler que nous sommes prêts à faire tout ce qu'il faudra pour ramener le secteur à une situation saine», avait averti le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, à l'agence Bloomberg. «Le ministre saoudien de l'Energie a laissé entendre que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) pourrait étendre son accord si les réserves mondiales restaient au-dessus de leur moyenne sur les cinq dernières années», avait expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. La situation s'est dégradée depuis. Les Américains qui ont profité de la remontée des cours de l'or noir provoquée par l'accord historique conclu lors d'un sommet de l'Opep en marge du 15ème Forum de l'énergie pour relancer leur production de pétrole de schiste en sont responsables. Les Etats-Unis ont profité de la hausse des prix du pétrole provoquée par la réduction de l'offre des pays producteurs, fortement impactés par la chute des cours, pour relancer leur machine infernale. La conjoncture difficile que traverse le marché pétrolier a, de surcroît, été exacerbée par leur retrait des accords de Paris sur le climat. Une décision qui a ravivé les craintes sur une recrudescence de la production américaine qui déséquilibrerait davantage le marché. Les experts sont affirmatifs. «La remontée des prix a été de courte durée car des craintes sur la production ont été ravivées, notamment par la décision du président Donald Trump de retirer les Etats-Unis des accords climatiques de Paris», ont expliqué les analystes de PVM. «En mettant les problématiques environnementales en veilleuse, les Etats-Unis soutiennent leur industrie des énergies fossiles, ce qui pourrait doper les extractions déjà florissantes de pétrole de schiste», ont-ils précisé. Les cours de l'or noir en ont subi le contrecoup en faisant un plongeon sous la barre des 50 dollars. L'Opep et ses 11 alliés qui venaient tout juste de reconduire jusqu'en mars 2018 l'accord de la baisse de leur production de près de 1,8 million de barils par jour décidée le 10 décembre 2016 à Vienne doivent se rendre à l'évidence. Cela ne suffira pas pour faire rebondir les prix. La seule alternative consiste, théoriquement, à fermer davantage les vannes. Une option qui se précise. L'organisation des pays exportateurs de pétrole envisage, sérieusement, de retrancher 300.000 barils par jour supplémentaires ce qui porterait la réduction totale de sa production à 1,5 million de b/j. Tandis que celle conclue avec les pays producteurs hors Opep dépasserait les 2 millions de barils par jour. Un scénario qui était déjà dans l'air. Au mois de février dernier, il était question d'appliquer des quotas plus stricts en juillet si les réserves de brut américains ne diminuent pas assez. Le moment est donc venu de passer à l'offensive. Pour l'Algérie qui a élaboré sa loi de finances sur la base d'un prix du baril à 50 dollars, cela pourrait constituer un bol d'air. Le nouveau modèle de croissance économique qu'elle a adopté pour sortir de sa dépendance aux hydrocarbures en est tributaire. La transition ne pourra qu'être facilitée, d'autant plus que cette initiative a été saluée par les institutions financières internationales. «Nous regardons la mise en oeuvre de cet ambitieux programme avec beaucoup d'attention, car beaucoup de pays...peuvent tirer profit de cette expérience», avait déclaré Merza Hassan, porte-parole d'une délégation de la Banque mondiale qui a séjourné, le mois denier, à Alger. C'est dire à quel point il est important pour l'Opep de remporter cette«guerre» des prix que lui a imposé l'Amérique.