La négligence des parents est à l'origine de ces cas de brûlures qui causent de graves infirmités et laissent des cicatrices indélébiles. La clinique des grands brûlés Pierre et Claudine Chaulet sise à l'avenue Pasteur à Alger, a reçu plus de 180 cas de brûlures dont 84% impliquant des enfants depuis le début du mois de Ramadhan. L'établissement hospitalier a reçu, depuis le début du mois de Ramadhan, 181 brûlés dont 151 enfants âgés entre deux mois et 15 ans issus des différentes wilayas du pays et parmi lesquels 10 sont dans un état grave, a précisé le docteur Wafek Rachid, médecin spécialiste à la clinique,. Si le nombre de cas de brûlures a reculé par rapport au Ramadhan de l'année dernière, où 225 cas avaient été enregistrés- ce qui prouve, selon le spécialiste, que les campagnes de sensibilisation au danger des accidents domestiques ont été efficaces- il n'en demeure pas moins que le taux de brûlures d'enfants, y compris des nourrissons, reste préoccupant. La clinique Pierre et Claudine Chaulet est le seul établissement spécialisé dans les brûlures d'enfants et accueille annuellement plus de 6 000 cas de différentes régions du pays, dont des cas très graves nécessitant des amputations, a-t-il précisé, faisant état d'une longue liste d'attente jusqu'en 2020 pour les brûlés nécessitant une chirurgie réparatrice. Les cas de brûlures, notamment d'enfants, augmentent durant le mois de Ramadhan, surtout avant la rupture du jeûne où la plupart des accidents domestiques surviennent par manque de vigilance. En attendant la prise en charge par les services des urgences, le spécialiste recommande de passer la brûlure sous l'eau du robinet pendant une quinzaine de minutes afin d'atténuer la douleur et de surtout éviter d'appliquer du dentifrice sur la plaie car cela, a-t-il prévenu, ne fera que l'aggraver. Le président de l`Association de prévention des brûlures d`Alger, le docteur Omar Bounif a appelé à l'intensification des campagnes de sensibilisation au niveau des écoles pour prévenir les accidents domestiques et limiter les cas de brûlures, exhortant les parents à faire preuve de vigilance durant le mois de Ramadhan, notamment aux dernières minutes précédant l'iftar. Les brûlures posent un véritable problème de santé publique en raison notamment du manque d'établissements de prise en charge, a indiqué Omar Bounif. La clinique Pasteur est la seule structure au niveau national, à prendre en charge les brûlures d'enfants, a-t-il, dit précisant qu'une brûlure simple nécessitait un séjour de 15 jours à l`hôpital alors que le traitement des brûlures sévères exige un séjour de plus d'une année. Après avoir souligné l'importance des vêtements compressifs pour brûlés, le même responsable a indiqué que ces derniers restaient hors de portée pour les malades étant à des prix exorbitants allant de 30 000 à 100 000 DA, outre le fait qu'ils sont non remboursables. Il a ajouté que la non-utilisation de ces vêtements entraîne des complications, ce qui explique l'augmentation des interventions de chirurgie réparatrice, appelant par la même occasion à les intégrer parmi la liste des équipements remboursés par la sécurité sociale. Au chevet d'un enfant de quatre ans brûlé à l'eau chaude alors qu'il prenait son bain,Mme Hamida Belmadi,cadre paramédical a indiqué que la négligence des parents est à l'origine de ces cas de brûlures qui causent de graves infirmités et laissent des cicatrices indélébiles. Pour sa part, S.M, psychologue a relevé que les enfants brûlés sont traumatisés et souffrent d'une grande anxiété. La psychothérapie propose des séances avec le patient en vue d'asseoir un climat de confiance et l'amener, avec le concours de la famille, à accepter sa blessure et à vivre avec, a-t-elle ajouté, rappelant qu'un suivi psychologique est assuré après la sortie du patient de l'hôpital.