Le conseil de sécurité doit établir les principes dont il entend s'inspirer lorsqu'il décidera d'autoriser ou de demander le recours à la force. Le secrétaire général de l'ONU, M.Kofi Annan, a dépêché ses émissaires dans les cinq continents, en prévision du Sommet des chefs d'Etat des pays membres de l'ONU prévu en septembre prochain à New York. L'objectif étant de sensibiliser les opinions publiques et les gouvernements sur les grands axes de la déclaration du millénaire, adoptée en 2000. Il convient de rappeler que le document en question, divisé en quatre grandes sections, énonce une série de recommandations dans les trois domaines de l'action prioritaire de l'organisation onusienne, à savoir, le développement, la sécurité et les droits de l'homme. Une démarche qui a fait l'objet d'un point de presse animé, hier à la résidence El Mithak, par M. Joaquim Chissano, envoyé spécial de Kofi Annan pour l'Afrique, et ancien président du Mozambique. Dans son exposé l'ancien président a mis l'accent sur le rôle des médias dans la promotion de l'initiative onusienne. Cette dernière, qui, outre les trois chapitres sus-cités, offre également une réforme en profondeur de l'ONU. D'après le conférencier, les objectifs du millénaire ne peuvent être atteints que si tous les Etats membres sont prêts à adopter dès cette année une série de mesures dans les domaines politique, économique et social. Avant de poursuivre que «les sociétés civiles ont la responsabilité commune d´aider les pays d´Afrique à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement d´ici à 2015». Depuis l´adoption de cette déclaration avec des objectifs devant être atteints en 2015, indique M.Chissano, «nous avons une responsabilité de créer un monde meilleur pour les nouvelles générations, diminuer de moitié le taux de pauvreté dans les pays en développement, éliminer les conflits en Afrique, qui sont diminués grâce aux efforts de l´Union Africaine (UA)», a souligné M.Chissano. L'orateur annoncera aussi la création d'un Conseil des droits de l'homme à la place de la Commission des droits de l'homme dont les prérogatives sont très limitées. L´envoyé de Kofi Annan a par ailleurs ajouté qu´il faut oeuvrer au respect des droits de l´Homme, saluant les progrès réalisés en Afrique dans ce domaine à travers le Nouveau partenariat pour le développement de l´Afrique (NEPAD). Cependant, et vu que le développement est intimement lié à la nature des régimes politiques, M.Chissano à mis en exergue la nécessité aux gouvernants africains de s'ouvrir sur le respect des droits de l'homme et l'instauration de la bonne gouvernance. A noter que dans son dernier rapport intitulé «Dans une liberté plus grande», présenté à l'assemblée générale des Nations unies, Kofi Annan a demandé à chaque pays en développement de commencer à appliquer, d'ici à l'an prochain, une stratégie nouvelle d'ensemble audacieuse pour atteindre les objectifs du millénaire. Il s'agit, notamment de lutter contre la corruption et de s'ouvrir davantage à la société civile et au secteur privé. Dans ce contexte le secrétaire général de l'ONU a exhorté les pays développés d'accroître leur aide au développement, à raison de 0,7 % de leur produit intérieur brut, d'alléger la dette et de rééquilibrer le commerce mondial, en achevant d'ici à l'an prochain le cycle des négociations de Doha. Concernant le volet inhérent à la sécurité, l'envoyé spécial de M.Annan évoque la nécessité «d'élaborer, de signer et de mettre en oeuvre une convention globale contre le terrorisme, comportant une définition claire de ce concept». Une manière de ne pas faire l'amalgame avec les mouvements de libération. Par ailleurs, il est prévu la mise en place d'une stratégie de lutte contre le «terrorisme nucléaire» ainsi que la création d'une commission de consolidation de la paix de l'ONU. Une structure, dont l'action est directement rattachée au Conseil de sécurité. Ce dernier, qui, rappelons-le, doit subir des réformes de fond, doit établir dans une résolution, les principes dont il entend s'inspirer lorsqu'il décidera d'autoriser ou de demander le recours à la force. Concernant la protection de l'environnement, l'envoyé spécial de Kofi Annan, tout en saluant l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, fera remarquer, toutefois, que les principaux émetteurs de gaz à effet de serre n'y ont pas souscrit à l'image des Etats-Unis et de la Chine.