Un malaise, qui risquerait de peser lourd sur les prochaines échéances politiques, à savoir les élections partielles et le référendum sur l'amnistie générale. La prise de bec, à l'APN, entre les députés des trois partis de l'Alliance présidentielle (RND, FLN, MSP) dénote, si besoin est d'un malaise, qui risquerait de peser lourd sur les prochaines échéances politiques, à savoir les élections partielles et le référendum sur l'amnistie générale. Le discours a été tellement virulent, à l'hémicycle Zirout Youcef, que l'on se croirait face à des formations politiques dont les objectifs sont diamétralement opposés. C'était, d'ailleurs l'ex-chef du groupe parlementaire du FLN sous Ali Benflis à avoir ouvert les hostilités, en tirant à boulets rouges sur Ouyahia, allant jusqu´à remettre en cause ses performances économiques. Une diatribe qui n'est pas passée inaperçue côté FLN, puisque c'est Abdelkrim Harchaoui qui a été chargé de répliquer au député du FLN. «Certains partis, dit-il, s'amusent à changer de discours avec le changement de poste, à changer de position avec les changements de responsables et de responsabilités et à changer de principes conformément à des considérations rentières.» Harchaoui est allé loin, en accusant les députés du FLN de faire dans la surenchère, en passant d'un discours de pouvoir à un discours d'opposition et d'agitation avec de faux arguments. Par ailleurs, faisant sans doute allusion au pacte signé autour du programme du président de la République, Harchaoui a estimé que «le peuple algérien a besoin d'une classe politique crédible, fidèle à ses idées et à ses engagements, pour son honnêteté, sa vision et son courage» Une façon de rappeler au FLN qu'en remettant en cause le programme de l'exécutif, c'est indirectement la démarche du chef de l'Etat qui est visée, sachant que le gouvernement est tenu d'exécuter sans sourciller les orientations électorales du président de la République. Comment interpréter d'ailleurs les propos du député Najib Aissat, qui s'est dit persuadé qu'il ne peut pas y avoir de réconciliation nationale tant que l'inégalité des chances existe entre les gouvernants et les gouvernés et aussi tant qu'il n'y a pas de volonté nationale pour demander pardon au peuple. A comprendre implicitement que la démarche d'amnistie générale doit passer par le jugement des auteurs de la décennie rouge qu'a connue le pays. Interrogé par nos soins à propos de la «sortie» de son prédécesseur à la tête du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Daâdoua n'y voit aucune incidence sur la cohésion de l'Alliance présidentielle. Il considère même que les propos tenus par certains députés du parti n'engagent que ces derniers. «Ce sont des prises de position individuelles, tout à fait normales dans une assemblée pluraliste.», affirme M.Daâdoua. Cependant, une question s'impose : que fait le chef du groupe parlementaire du FLN de la discipline partisane et des orientations politiques autour desquelles devraient s'articuler les interventions des députés. Il est donc clair qu'il s'agit bel et bien d'une «rébellion» au sein du groupe parlementaire du parti majoritaire, dont certains députés, et ils sont nombreux, continuent à considérer que le poste de chef de l'Exécutif leur revient de droit. Adoptant un discours plus conciliant, le président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi considère que les joutes verbales entre les députés de son parti et ceux du FLN sont un non-évènement, comparées aux enjeux des autres dossiers abordés par le chef de l'Exécutif. Une position quelque peu tirée par les cheveux, sachant que Mekhalif et Aissat avait attaqué Ahmed Ouyahia sur des thèmes de fond. Idem pour le groupe parlementaire du MSP, qui s'en est pris frontalement au ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, l'accusant d'être à l'origine de la suppression des sciences islamiques des programmes scolaires. Tant d'ingrédients susceptibles de créer un climat d'extrême tension au sein de l'Alliance présidentielle, même si les leaders des trois formations politiques la composant essaient vainement de «maquiller» le bras de fer.