La journée de protestation à laquelle ont fait appel les étudiants affiliés à la Ligue nationale des étudiants algériens, a connu une massive participation hier, à l'université islamique Emir-Abdelkader de Constantine. Décidés à aller jusqu'au bout contre vents et marées, les islamistes, ne reculeront devant rien. Cependant et contrairement à la «propagande» exercée par ces derniers, sur l'opinion publique, en surdimensionnant le mouvement, la participation des autres facultés a été timide, du moins pour Constantine. Approchés par nos soins, certains étudiants ne se sentent pas concernés par cette campagne. Une campagne jugée «dangereuse», menée depuis plus de 10 jours par les islamistes contre les réformes éducatives. Ces derniers, opposés à la suppression des sciences islamiques dans le cycle secondaire, ont interpellé hier le président de la République, pour annuler la décision du ministère de l'Education. La situation se complique de plus en plus au moment même où la commission de soutien au programme du président s'apprête à lancer une campagne pour la réconciliation nationale qui aura lieu aujourd'hui. Cette initiative à laquelle devrait participer, l'un des partis politiques de l'Alliance présidentielle, semble compromise puisque le MSP, parce que c'est de lui qu'il s'agit, organise un meeting au cours de cette même journée pour dénoncer les réformes éducatives que supervise le gouvernement dans l'unique souci d'améliorer le niveau d'instruction. Sachant parfaitement qu'un Etat ne peut émerger que dans un contexte d'ouverture bien défini, devant appliquer des réformes universelles, les islamistes qui semblent désapprouver cette politique, mettent les bâtons dans les roues pour le développement. C'est un retour en arrière ont estimé certains cadres universitaires qui disent que le pays renoue avec les années de l'ex-Fis. Les étudiants opposés aux réformes sont sourds à toute forme de dialogue. Aux dernières nouvelles, la direction a dressé un nouveau programme pour les examens de fin d'année qui débutent le 28 mai et se poursuivront jusqu'au 9 juin. Cette décision est complètement ignorée par les grévistes qui campent sur leurs positions. Rappelons que l'université islamique est fermée depuis deux jours.