La marche et le sit-in de protestation initiés par la Cadc ont rassemblé quelques centaines de personnes. L'objectif étant de libérer les jeunes interpellés. La police, à l'occasion, est dans le collimateur de la Cadc. La ville des Genêts a été, une fois de plus, le témoin d'actions revendicatives de la part de ses citoyens. En effet, la marche à laquelle avait appelé la coordination des ârchs, daïras et communes de Tizi Ouzou a eu lieu comme prévu. Les délégués qui ont entamé la marche depuis le Théâtre Kateb-Yacine ont été rejoints par des citoyens, et le nombre des participants grandissait au fur et à mesure que la marche avançait. On a noté également la présence de représentants locaux de formations politiques telles que le FFS et le RCD, venus soutenir l'action qui s'est fixé comme but principal la libération «inconditionnelle» des détenus. Une fois arrivés devant le tribunal, les manifestants ont observé une minute de silence puis ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et ont exigé la libération des détenus. Après cette halte, les marcheurs se sont dirigés vers le siège de la wilaya, où ils ont observé un sit-in, lors duquel une déclaration, dénonçant «les intérêts cachés des pseudo-dialoguistes», a été lue à l'assistance à laquelle on a demandé de rester vigilante. Après les gendarmes, ce sont les policiers qui sont dans le collimateur du mouvement. Un des délégués qui a pris la parole a promis de recourir à une marche populaire après l'Aïd pour «démontrer au pouvoir que le mouvement reste debout». Un autre délégué a carrément menacé de «faire payer la police» qui est accusée de laxisme quand il s'agit d'assurer l'ordre public, mais qui agit vite pour «arrêter les jeunes qui n'avaient que le tort de manifester vigoureusement leur refus de la soumission». On signalera que ce même délégué a affirmé que «les personnes arrêtées sont de simples passants et non des émeutiers...» Contrairement à ce qui a été décidé, le sit-in prévu jusqu'à 20 h, s'est dispersé aux environs de 16 h. Enfin, on notera que trois des détenus, mineurs, ont été relâchés, ce qui réduit le nombre des interpellés à huit personnes. Pour ces dernières, le procureur de la République a renvoyé le collectif d'avocats du mouvement au wali qui leur a demandé de recourir à la voie légale (demande de mise en liberté provisoire), mais s'est engagé à résoudre l'affaire.