ça chauffe à El Hadjar Les non-dits du plan d'investissement global et les dessous d'une série d'incidents, ne laissent pas pour autant indifférent Mahdjoub Bedda. Les sempiternels bobos du géant de l'acier en Algérie ont suscité moult interrogations du ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, qui vient de convoquer les cadres dirigeants du complexe sidérurgique de Annaba, apprend-on de source interne à la direction d'El Hadjar. Selon les informations fournies par les mêmes sources, la situation prévalant au sein des unités du complexe, relevée dans les rapports de la commission d'enquête dépêchée à cet effet, serait à l'origine de la convocation du P-DG du complexe, le directeur de l'investissement, le directeur financier et le directeur général de l'usine, nous précise- t-on. Le staff dirigeant est appelé, nous dit-on, à fournir des clarifications sur l'état des lieux, entre autres le haut-fourneau ainsi que d'autres organes névralgiques au fonctionnement de l'usine, notamment après l'opération de réhabilitation et de modernisation. Un processus s'inscrivant rappelons-le, dans le cadre du plan d'investissement global, d'une enveloppe de plus d'un milliard de dollars, injecté par l'Etat, juste après la récupération de la totalité des actifs du complexe. Un investissement qui, vraisemblablement est assimilé à un échec, au vu des pannes et autres incidents enregistrés depuis la remise en service du complexe en mars 2017. Les dessous de ces incidents seraient liés à des imperfections, voir la non-conformité des opérations de réhabilitation et de modernisation des équipements du complexe. Ainsi, les dirigeants de l'usine sont invités à apporter des explications quant à l'exploitation de l'enveloppe du plan d'investissement global. Dans ce sens, il aurait été, selon nos sources, relevé par ladite commission d'enquête, des trous financiers. Selon certaines indiscrètes, la série de bobos enregistrés depuis la remise en marche des équipements du complexe ne seraient pas des cas isolés. Il s'agirait plutôt d'actes prémédités, afin de masquer des dépassements dans l'exploitation de l'enveloppe du plan d'investissement global, au détriment du respect du cahier des charges des opérations de réhabilitation et de modernisation des équipements de l'usine. Situation qui s'apparenterait à une dilapidation des deniers publics. Sinon, comment expliquer que cinq mois après, des installations fraîchement réhabilitées, rénovées et modernisées pétent surtout les unes après les autres? La convocation des dirigeants du complexe par la truelle, a ravivé les indiscrétions dans les coulisses de l'entité économique, la plus visible, celle de la gestion de l'enveloppe du plan d'investissement global, qualifiée par plus d'un, «d'opacité, gabegie et affaires douteuses». Bien que restant sur, jusqu'à la mise sous presse, des indiscrétions aléatoires, il n'en demeure pas moins que le complexe d'El Hadjar est loin de reprendre son activité comme rapporté dans les différents discours des ex- responsables gouvernementaux, Abdelmalek Sellal et Abdessalem Bouchouareb, respectivement Premier ministre et ministre de l'Industrie et des Mines; tous deux avaient déclaré à plusieurs occasions, qu'en février 2016, au plus tard, le haut-fourneau et son environnement seront réhabilités afin atteindre une capacité de 1,2 million de tonnes d'acier. Avec toutes les installations en amont, soit la PMA, les aciéries et le HF1 du complexe d'El Hadjar seront rénovés et entreront en production. Cela n'est point le cas, du moment que le complexe, depuis sa remise en activité, n'a pas cessé d'enregistrer des incidents. En deux mois, quatre incidents, entre incendies et pannes en rapport direct avec le HF n°1 et l'ACO1 ont été enregistrés. Des désagréments qui interviennent dans un contexte économique et financier très délicat, pour le gouvernement de Tebboune, dont la feuille de route s'oriente vers la production hors-hydrocarbures, notamment si l'on tient compte des cours du pétrole qui, notons-le, ont terminé en fin de semaine leur cours à 49 dollars. Cette baisse du prix du baril du pétrole ne peut être sans conséquence sur l'économie nationale, basée essentiellement sur l'importation. Un aspect auquel l'Exécutif de Abdelmadjid Tebboune chacun dans son secteur est appelé à y remédier sans tarder. Le secteur de l'industrie, entre autres, dont dépend amplement l'économie sidérurgique du pays. Un secteur qui se présente sous de mauvais auspices pour le département de Mahdjoub Bedda, au vu du cafouillage de la gestion caractérisant le complexe d'El Hadjar à Annaba. Un méli-mélo soutenu par l'inconséquence des uns et l'irresponsabilité des autres, pour ne pas aller au-delà de la hauteur du HF1 et atteindre les cercles d'intérêts... En somme, en l'absence de suivi, d'inventaire des opérations du plan d'investissement et la reddition des comptes, la conséquence logique est là... un probable bradage des deniers publics et une usine tout juste bonne pour la ferraille. En attendant l'aboutissement de la démarche du ministère de tutelle, quant aux résultats de la convocation des dirigeants du complexe, d'autres commissions accompagnées cette fois, d'experts spécialisés pourraient être dépêchées au complexe pour passer au peigne fin le prétendu processus de réhabilitation et de modernisation des équipements de l'usine.