Ce n'est pas le volume des investissements qui compte mais sa capacité à dynamiser le capital local. «C'est aux Américains de donner des réponses aux Algériens et non le contraire quant à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC )», a avoué Son Excellence l'ambassadeur américain, Richard W. Erdman. Le diplomate américain a ajouté que «les négociations sont presque finies. Il ne reste plus que quelques détails que les experts américains devraient régler au plus tôt». «C'est une question de temps du fait que nous sommes au stade final d'un accord technique et scientifique», a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'ambassade et consacrée à la participation américaine à la 38e Foire internationale d'Alger (FIA) qui ouvre ses portes du 1er au 9 juin au Palais des expositions des Pins maritimes. Ainsi, avec cette sortie médiatique, Richard Erdman contredit les informations rapportées par la presse faisant état d'un forcing américain. En effet la presse nationale a rapporté que les Américains ont envoyé une nouvelle série de questions au groupe de travail algérien chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC. Par ailleurs, le secrétaire général du ministère de l'Industrie, Kamel Chelgham, a souligné récemment que «le processus évolue positivement tant sur le plan du dialogue bilatéral que sur le plan multilatéral». Certes M.Chelgham a déclaré que «l'Algérie n'est pas pressée d'accéder à l'OMC». L'important a-t-il rétorqué est l'aboutissement du processus et l'accession de l'Algérie aux grands débats sur les questions économiques et commerciales internationales. Revenant sur la participation américaine à la 38e FIA, le diplomate américain a annoncé que 44 entreprises représentant 20 secteurs de produits et services seront présentes. Il ressort selon les explications avancées que parmi les 44 entreprises, 14 exposent pour la 1re fois à la FIA et que 18 autres pénètrent le marché algérien pour la 1re fois. Dans son intervention, M.Erdman a précisé que les «sociétés qui exposent sont d'origine américaine ou sont les distributeurs de produits américains en Algérie» pour la 6e participation américaine à la FIA. «Ce qui est un témoin du grand intérêt accordé par les entreprises américaines au marché algérien», a-t-il déclaré. Les entreprises exposants à la FIA sont issues des secteurs des technologies et de la communication, les services professionnels, les produits de consommation courante, l'industrie pharmaceutique, l'industrie automobile, le tourisme et les loisirs, ainsi que les produits pétroliers, etc... Mettant à profit la présence de la presse, l'ambassadeur américain a évoqué la situation actuelle des échanges commerciaux algéro-américains qui ont vu une hausse exponentielle. En effet pour l'année 2004, les USA sont devenus le premier partenaire commercial de l'Algérie en termes d'échanges commerciaux bilatéraux, environs 8,5 milliards $. Ainsi, l'Algérie a exporté vers les USA pour une valeur de 7,3 milliards $, soit une croissance de 50% par rapport à 2004, 4,9 milliards $. «Une grande partie de cette croissance est due aux prix élevés du pétrole et du gaz», a justifié le diplomate avant de reconnaître qu'en même temps «la quantité absolue de gaz et de pétrole importée par les USA a augmenté». Concernant les exportations américaines vers l'Algérie «celles-ci ont doublé entre 2003 et 2004 pour passer de 560 millions $ à 1,1 milliards $», a-t-il ajouté. Cette tendance qualifiée de «positive» continue d'évoluer cette année dans le bon sens. Pour preuve, durant le 1er trimestre de l'année en cours, les exportations américaines vers l'Algérie ont enregistré un taux de croissance de 39% par rapport à la même période de l'année passée. «Nous avons atteint durant ce dernier trimestre une valeur d'exportation 3 fois plus grande que celle enregistrée en 2003», s'est réjouit le diplomate. Ces exportations sont diversifiées et comprennent les nouvelles technologies, l'ingéniosité américaine ainsi que le transfert du savoir-faire américain. Interrogé sur les investissements directs américains et qui demeurent relativement faibles en dehors du secteur des hydrocarbures, M.Erdman a expliqué que «ce n'est pas le volume des investissements qui compte mais sa capacité à dynamiser le capital local». D'ailleurs, il a soulevé un problème épineux quant à la question de l'investissement. «Comment voulez-vous que des étrangers viennent investir en Algérie quand les potentiels investisseurs locaux investissent ailleurs.» A méditer!