Selon l'ex-président du msp, le premier ministre veut, à travers ses décisions, rendre crédibles les institutions de l'Etat. L'ancien ministre d'Etat et ex-président du MSP, Bouguerra Soltani,vole au secours du Premier ministre. S'exprimant sur le front constitué par le patronat et l'Ugta pour riposter à Tebboune, Soltani a pris la défense de ce dernier. «Le Premier ministre a adressé un rappel à l'ordre pour que chacun respecte ses responsabilités», a clairement affirmé Soltani qui était l'invité hier du Forum du quotidien El-Djazaïr. Selon lui, Abdelmadjid Tebboune veut, à travers ces décisions, rendre crédibles les institutions de l'Etat. «A un moment on ne savait plus qui faisait quoi», a reconnu l'ancien ministre d'Etat qui témoigne que beaucoup d'opérateurs ont profité du relâchement. «Certains ont eu des faveurs énormes et des projets à la pelle», a-t-il dit en faisant allusion indirectement au président du Forum des chefs d'entreprise. Soltani qui salue l'attitude ferme du Premier ministre, précise ce dernier veut établir les prérogatives de chacun car il y a eu par le passé une confusion. Soltani estime que chaque partie doit s'occuper de son périmètre. «L'Ugta doit s'intéresser aux problèmes des travailleurs, le patronat à la charge de développer des projets d'investissements pour la création des postes d'emploi et de la richesse et l'Etat doit s'occuper du peuple», a-t-il fait savoir tout en réitérant son soutien à la démarche de Abdelmadjid Tebboune. Au sujet du dialogue social que s'apprête à lancer le gouvernement autour de la question des transferts sociaux avec tous les partenaires sociaux, l'ancien ministre a qualifié cette démarche de positive. «C'est un geste de bonne volonté», a-t-il soutenu tout en plaidant pour la participation à ce forum. Sur les partis qui rejettent cette offre et proposent un dialogue élargi à toutes les questions politiques, économiques et sociales, Soltani donne un avis différent. «On ne peut pas ouvrir un débat général pour évoquer toutes les questions», a-t-il affirmé en citant l'expérience de Sidi Ahmed Ghozali qui a été vouée à l'échec. Pour lui, avec ou sans la participation des partis de l'opposition à cette conférence, la démarche sera maintenue, le cas de la Constitution l'illustre parfaitement. Par ailleurs et abordant les affaires internes du parti, l'ancien président du MSP atteste que le règlement du parti n'a pas été respecté durant ce mandat. Soltani a refusé d'accuser ouvertement son successeur à la tête du MSP, Abderrazak Makri, mais persiste et signe qu'il y a eu des dépassements. «Le conseil consultatif n'est pas habilité à introduire des changements. Seul le congrès a les prérogatives d'apporter des modifications aux statuts du parti», a-t-il lâché en refusant d'énoncer les articles qui ont fait l'objet d'amendement dans les statuts du parti. Cette déclaration ne passera pas inaperçue pour la direction actuelle.