Le document doit être présenté aujourd'hui devant les députés de l'APN. Aujourd'hui, près de cinq années après l'adoption par 146 pays des objectifs du millénaire (ODM), dont notre pays, l'Algérie s'apprête à rendre publiques ses propres conclusions devant les représentants de la chambre basse du Parlement. Des députés, joints hier par téléphone, nous ont confirmé cette information, ajoutant que l'initiative émane des présidents du Sénat et de l'APN (Assemblée populaire nationale), respectivement Abdelkader Bensalah et Amar Saïdani. Cette démarche, il faut le souligner, précèdera la présentation, dans les quelques mois à venir, par le président Bouteflika devant l'assemblée générale de l'ONU (Organisation des Nations unies) du même rapport, avec ses éventuels amendements. Nos sources, qui précisent ne pas avoir reçu de copies de ce rapport que des membres du gouvernement s'apprêtent à leur soumettre ce matin, estiment en revanche que le choix de la date de publication de celui-ci n'est guère fortuite. Elle coïncide en effet avec la Journée mondiale de l'enfance. Or, qui dit enfant dit également femme puisque c'est la gent féminine qui se trouve à l'amont, mais aussi à l'aval de la chaîne grâce à laquelle un enfant peut se développer harmonieusement et rendre beaucoup de services à l'humanité, ou bien d'être imperceptiblement mis au ban de la société avant de sombrer dans la délinquance, l'autodestruction et même parfois, le terrorisme. La preuve irréfutable que notre pays a choisi délibérément cette date pour bien montrer que ce sont les enfants et les femmes qu'il compte avant tout mettre à l'honneur dans ses recommandations et plan d'action réside dans le contenu du résumé des OGM tel que conçu par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Grosso modo, il s'agit en premier lieu de réduire la pauvreté extrême, d'assurer une éducation pour tous au moins pour le premier cycle scolaire, de promouvoir l'égalité véritable entre les deux sexes en garantissant une totale autonomie pour la gent féminine, de réduire le taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans, d'améliorer la santé maternelle, de lutter contre les maladies de la pauvreté comme la tuberculose, le paludisme, les MTH (maladies à transmission hydrique), le sida et la peste et, enfin, de mettre au point une politique mondiale concertée abondant dans ce sens. A la lumière de ces objectifs, comme nous l'ont indiqué la plupart des députés joints hier par téléphone, force est de constater que le gouvernement aura fort à faire pour prouver que ces objectifs seraient bel et bien poursuivis par notre pays. L'ensemble des parlementaires, y compris ceux de la coalition gouvernementale, avaient déjà eu à critiquer, d'une part l'énorme disparité existant entre les chiffres présentés et les réalités du terrain, et de l'autre, le fait que l'embellie financière que vit l'Algérie n'a guère profité au peuple algérien, exception faite de cette minorité de nouveaux et anciens riches. L'Algérie délaisse de plus en plus l'enseignement au profit des enfants, tout comme la santé devient de moins en moins accessible et que les droits des femmes n'ont guère été promus comme il se doit à travers le nouveau code de la famille.