Les syndicats ont une nouvelle fois dénoncé le double langage du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, sinon ses 'promesses non tenues'', sur le dialogue social qu'il compte instaurer. Et, surtout, sa certitude que la rentrée sociale sera 'calme et sans problèmes''. Dimanche, à l'issue de la réunion préparatoire de la prochaine tripartite, prévue le 23 septembre à Ghardaïa avec le patronat et l'UGTA, il a affirmé que 'la rentrée sociale, contrairement à ce que disent certains, sera correcte, calme et sans problèmes». Il a, en même temps, délivré des messages rassurants autant à la centrale syndicale qu'au patronat, après l'incident avec le président du FCE. Pour autant, sur le front syndical, ces propos ont choqué. 'Nous avons toujours plaidé pour un vrai dialogue social'', a indiqué au 'Le Quotidien d'Oran'' Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). 'On a toujours plaidé pour un large dialogue social, mais on attend toujours l'invitation du gouvernement à ce dialogue social auquel on doit être associés, et à la tripartite'', a-t-il ajouté. Dimanche, le Premier ministre a déçu les syndicats indépendants, en les maintenant à l'écart de la tripartite, en dépit des espoirs que sa nomination à la tête du gouvernement et ses déclarations sur l'ouverture du dialogue social à toutes les composantes de la société, avait suscité. 'On a espéré et pris acte de la volonté de dialogue du chef de gouvernement, mais il faut passer aux actes maintenant, il ne faut pas que ce soit un discours sans lendemain'', estime le président du SNPSSP. 'Il ne faut pas qu'on soit exclus de la tripartite, comme celle-ci ne doit pas parler au nom de tous les travailleurs, car il faudrait qu'on soit associés à ce dialogue social'', a-t-il encore ajouté. Meziane Meriane, le coordinateur du Snapeste, avait déjà souligné dans une déclaration à notre rédaction que 'nous voulons un dialogue permanent, pas conjoncturel''. Réagissant à la déclaration devant le Parlement sur le dialogue social que veut instaurer le Premier ministre, M. Meriane avait alors relevé, rappelle-t-on, que 'nous sommes, à l'intersyndicale, pour le dialogue social, nous sommes partie prenante de cette demande de dialogue, car on a toujours été diabolisés, exclus du dialogue social''. Mais, ces espérances se sont vite estompées avec la volonté affichée et manifeste du Premier ministre de n'avoir comme partenaire social pour le monde des travailleurs que l'UGTA, mettant dès lors en marge de cette dynamique tous les syndicats autonomes, autant ceux représentant le secteur de l'Education nationale que la Santé, notamment. Même si des membres de l'intersyndicale se disent 'prêts pour un dialogue sérieux concernant toutes les questions sociales de l'heure. '' Plusieurs membres de l'intersyndicale, dont Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest, promettent une rentrée sociale 'chaude''. 'Nous restons mobilisés et nous nous réunirons à la veille de la rentrée pour décider des actions à mener pour continuer à nous battre pour nos revendications'', a-t-il indiqué dans des déclarations de presse. D'autres syndicalistes lancent au Premier ministre qu'ils attendent de sa part 'un dialogue sérieux et non de façade.'' Du reste, la prochaine rentrée sociale est activement préparée par l'intersyndicale, avec plusieurs dossiers 'chauds'', dont la question de la retraite, le nouveau code du travail, le pouvoir d'achat, la Santé et l'Education.