Washington a appelé les Kurdes irakiens à reporter le référendum sur l'indépendance prévu le 25 septembre, a indiqué la présidence de cette région autonome du nord de l'Irak, ajoutant avoir réclamé des «garanties» et des «alternatives» en échange de ce report. Lors d'une conversation téléphonique avec Massoud Barzani, qui dirige le Kurdistan irakien, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a affirmé que «le gouvernement des Etats-Unis voudrait que le référendum soit reporté», selon un communiqué de la présidence kurde publié tard vendredi soir. «Les problèmes entre la région du Kurdistan et le gouvernement fédéral à Baghdad doivent être réglés par le dialogue entre les deux parties», a encore plaidé M. Tillerson, poursuit-on de même source. M. Barzani a répondu que «le peuple du Kurdistan attendait des garanties et des alternatives pour son avenir». Début juin, le leader kurde avait annoncé la tenue le 25 septembre d'un référendum d'indépendance malgré l'opposition de Baghdad. Cette annonce intervenait dans un contexte délicat pour cette région autonome confronté à un marasme économique lié notamment à la chute des prix du pétrole, sa principale ressource, et qui accueille plus d'un million de déplacés. Le référendum du 25 septembre ne sera pas contraignant mais il déclenchera le processus d'indépendance. Le gouvernement irakien dénonce ces démarches comme contraires à la Constitution. Elles suscitent également l'opposition de pays voisins comme la Turquie et l'Iran, qui craignent qu'un tel processus ne fasse tache d'huile chez leur propre minorité kurde. Parmi les cinq millions de Kurdes irakiens, les avis divergent aussi sur l'opportunité du référendum et plusieurs initiatives ont vu le jour pour réclamer un report de cette consultation.