Un long parcours au service de l'Etat C'est en 1993, en pleine décennie noire et alors qu'il a à peine 41 ans que Ahmed Ouyahia se voit confier de hautes responsabilités au sein de l'Etat en qualité de sous-secrétaire d'Etat aux Affaires arabes et africaines, puis de chef de cabinet de Zeroual en 1995, avant d'être nommé plusieurs fois chef de gouvernement. C'est le 2 juillet 1952 que naquit un certain Ahmed Ouyahia dans la petite bourgade de Iboudraren, daïra de Béni Yenni, dans l'actuelle wilaya de Tizi Ouzou. Cet homme d'Etat qui retrouve un fauteuil de Premier ministre qui lui a tant réussi a eu un riche parcours au service de l'Etat algérien. Après des études primaires à Alger de 1958 à 1965, il entre au lycée El-Idrissi et obtient le baccalauréat ès-lettres en 1972. La même année, il passe le concours d'entrée à l'Ecole nationale d'administration d'Alger, qu'il réussit, parmi les trois premiers avec un certain Ahmed Attaf (futur ministre des Affaires étrangères et membre du RND). Il se spécialise alors dans la diplomatie et les sciences politiques en 1976. Il effectue son Service national de 1977 à 1978, qu'il passe dans l'enceinte d'El Mouradia de la Présidence algérienne où il intègre l'équipe des relations publiques. En 1978, il entre à la présidence de la République au département des Affaires africaines en tant qu'administrateur stagiaire1. Il est ensuite envoyé en 1981, comme conseiller aux affaires étrangères à l'ambassade d'Algérie en Côte d'Ivoire, puis en 1984, à la direction de la Mission permanente de l'Algérie aux Nations unies à New York. De 1988 à 1989, il devient coreprésentant algérien au Conseil de sécurité des Nations unies, puis le 3 novembre 1990 il est nommé comme chargé d'études au cabinet du ministre des Affaires étrangères, Sid Ahmed Ghozali à Alger avant de devenir moins d'un mois plus tard le directeur général du département africain du ministère le 25 novembre 1990. Il dirige le département Afrique jusqu'au 15 septembre 1992 lorsqu'il est envoyé comme ambassadeur au Mali chargé de négocier la paix comme intermédiaire dans le conflit entre le gouvernement malien et le mouvement touareg Azaouad, et aboutit avec la création du traité de «Pacte national» de Bamako. Il est rappelé en Algérie en août 1993 pour servir dans le gouvernement de Redha Malek comme sous-secrétaire d'Etat aux affaires arabes et africaines. Il entre en avril 1994, en pleine décennie noire chef de cabinet du président, alors en exercice, Liamine Zéroual, où il est chargé des affaires politiques, notamment pour les négociations avec le Front islamique du salut (FIS) et la préparation de l'élection présidentielle que le président Zeroual remporte en novembre 1995. Chef du gouvernement de 1995 à 1998 et de 2003 à 2006, Ouyahia a effectué son retour à la tête de l'Exécutif, mais cette fois comme Premier ministre de 2008 à septembre 2012, date à laquelle il sera remplacé par Abdelmalek Sellal. Il a occupé, en outre, le poste de ministre d'Etat ministre de la Justice de 1999 à mai 2002 et ministre d'Etat représentant personnel du président de la République de juin 2002 à mai 2003. Il a aussi occupé le poste de directeur de cabinet de la présidence de la République à deux reprises. Le nouveau Premier ministre est également secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), deuxième force politique du pays après le parti du Front de libération nationale (FLN). En janvier 2013, il démissionne de son poste de secrétaire général du RND et il est remplacé par Abdelkader Bensalah. En juin 2015, après la démission de ce dernier, il est de nouveau secrétaire général par intérim avant d'être confirmé dans son poste lors du congrès du RND en mai 2016. Ahmed Ouyahia est marié et père de deux enfants.