L'autonomie de ce conseil est confirmée de la manière la plus absolue qui soit. Le bureau national du Cnes (Conseil national économique et social) doit se réunir demain, mardi, afin d'élire son nouveau président. C'est ce que nous apprend un communiqué rendu public hier par la présidence intérimaire de ce conseil, mise en place depuis la démission de Mohamed-Salah Mentouri donné partant par tous après avoir trôné sept ans à sa tête. Le suspense n'aura donc pas duré longtemps depuis cette démission pour le moins fracassante, mais qui n'a fait que précéder un départ pour le moins attendu par tous les observateurs de la scène politique algérienne. Selon des sources proches de ce conseil, les consultations préalables, somme toute normales dans ce genre de situations, auraient permis de s'entendre sur le nom du futur président du Cnes. Il s'agit, a-t-on pu apprendre, de Mohamed-Seghir Babès. Celui-ci, très au fait des questions sociales et économiques de l'Algérie, a déjà occupé les postes de ministre de la Santé et de la Population, mais aussi celui de directeur général de la Cnas (Caisse nationale des assurances sociales). Il occupe présentement le poste de conseiller auprès du président de la République. Avant que le choix ne soit définitivement fixé sur ce responsable qui, nous dit-on, n'a plus rien à prouver, les spéculations étaient allées bon train à propos de cette succession puisque les noms d'Abdelkrim Harchaoui, ancien ministre des Finances sous Ouyahia et actuel député du RND, mais aussi celui d'Abdesselam Bouchouareb, membre de la direction du RND et ancien président du Cnes, avaient, eux aussi, circulé. Salah Djennouhat, qui occupe le poste de président par intérim, avait déjà signalé ne pas vouloir présenter sa candidature à la succession. Ce responsable, qui jouit lui aussi d'une parfaite maîtrise du fonctionnement interne de ce conseil, et qui bénéficie d'une grande connaissance des dossiers sociaux et économiques du pays, a su gérer avec beaucoup de doigté cette phase délicate de transition, maintenant la cohésion des rangs, déjouant la campagne déclenchée contre ce conseil, et poursuivant normalement les travaux en vue de la finalisation des cinq rapports que doit présenter le Cnes à l'occasion de sa prochaine session. Il convient de souligner au passage que le Cnes va procéder à l'élection de son nouveau président avant que le gouvernement et la présidence n'aient désigné leurs représentants respectifs, dont le nombre dépasse les 70 éléments. Il semble, de ce fait, que les membres du Cnes, aient décidé de couper court à toutes les spéculations possibles et imaginables, à commencer par les « supposées pressions » exercées sur ce conseil de la part des instances exécutives nationales. Il est à rappeler que Mentouri, pour justifier sa démission, qui n'a fait que précéder de quelques semaines son départ annoncé, avaient fait état de ce genre de pressions, sans en préciser l'origine ni le contenu véritable. «Non seulement ce genre d'assertions sont dénuées de tout fondement, tiennent à préciser avec force nos sources, mais en plus l'autonomie de ce conseil est plus omniprésente que jamais». Pour ce qui est de la suite des évènements, la question se pose de savoir si la prochaine session aura lieu avant ou après la désignation des nouveaux membres du conseil. La tendance la plus lourde va à la tenue de cette session avant le renouvellement puisque les nouveaux membres ne sauraient légitimement assumer ce que leurs prédécesseurs auront confectionné. Tout porte à croire que le chapitre des spéculations sera définitivement fermé ce mardi à la suite de l'élection de M.Babes à la tête de ce conseil, en attendant que la prochaine session se tienne, qui viendra confirmer que le Cnes ne déviera nullement de sa ligne originelle, laquelle bannit les critiques vides de sens, ou qui visent simplement à nuire au plan de relance nationale.