L'éducation islamique ne sera pas supprimée du programme scolaire ni son appellation ne sera remplacée par «Education morale». En date du 11 août dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a répondu par écrit à une question écrite du député d'En Nahda, Fateh Rebaï, portant sur cette question qui, durant des mois, a fait l'objet d'une polémique nourrie principalement par des islamo-conservateurs. Les mêmes qui ont lancé les rumeurs sur la cessation de l'utilisation de la langue arabe dans l'enseignement des matières scientifiques. Le démenti de Sellal est formel. «Le projet de réforme du baccalauréat ne porte aucune intention visant la suppression d'une quelconque matière d'enseignement. Il vise plutôt à introduire les normes et critères mondiaux dans les méthodes et modalités d'organisation du baccalauréat de façon à assurer une meilleure qualité d'enseignement et un meilleur rendement scolaire». Sellal réfute tout projet du gouvernement de réduire le volume horaire consacré à cette matière qu'il défend d'ailleurs, confiant à l'occasion que «pour la première fois depuis l'indépendance du pays, le manuel de l'éducation islamique a été soumis à l'approbation du ministère des Affaires religieuses». Manière de dire l'importance qui est accordée à cette matière, de même que la langue arabe qui «demeurera la langue d'enseignement et d'apprentissage». Voilà donc qui met fin aux rumeurs incessantes portant grand préjudice au secteur de l'Education nationale depuis l'annonce par le ministre, Mme Nouria Benghabrit, l'introduction de réformes – les mêmes de 2003- basées sur ce qui est appelé les programmes de deuxième génération. Par son démenti, Sellal clôt le débat sur le sujet, du moins momentanément. Cela va épargner à Mme Benghabrit une partie des attaques que des milieux hostiles lui préparent pour la prochaine rentrée qui s'annonce déjà assez agitée en raison notamment de la décision du gouvernement de supprimer la retraite anticipée et d'établir à 60 ans l'âge de départ à la retraite. Les syndicats de l'Education, considérant que les différents corps du secteur exercent «un métier pénible» contestent avec force la décision. En coordination avec d'autres syndicats d'autres corporations (santé, collectivités locales…), ils envisagent de reprendre la protestation. L'Intersyndicale composée pour le moment de 16 organisations autonomes prévoit de tenir une deuxième réunion, le 17 septembre prochain, après une première, le 31 juillet dernier. Une deuxième réunion de concertation pour décider des actions à mener ensemble pour faire pression sur le gouvernement et le convaincre de revenir sur sa décision. Les syndicats mènent également des concertations pour faire barrage à la naissance d'un nouveau code de travail qu'ils jugent plus dangereux que ce qui a été décidée pour la retraite. K. M.