La défection de la chose politique est telle, que même les partis visibles sur la scène et ayant un ancrage dans le paysage politique ne trouvent pas de candidats pour leurs listes. Ainsi, constate-t-on, des partis sans une réelle base militante cherchent candidats, tandis que des opportunistes courent derrière les parrainages des partis satellites. Ceux qui sont en mesure de le faire, ne se bousculent pas au portillon pour se porter candidats sur une liste électorale. Dépourvue de ressources financières suffisantes et parfois sans assiettes foncières, la majorité des assemblées communales est ingérable. Sans prérogatives, les élus dépendent des secrétaires généraux, des walis délégués et des walis dans leurs délibérations. Faute de disposer de suffisamment de militants, des partis politiques éprouvent tout le mal du monde à confectionner leurs listes de candidature en prévision des élections pour le renouvellement des membres des APW et des APC, prévues le 23 novembre prochain. A l'exception de deux à trois partis, notamment ceux du pouvoir, comme le FLN et le RND, les autres formations politiques ne trouvent pas de candidats. D'après son chargé de communication, Sadek Bouguetaya, «le FLN présentera des listes au niveau des 1541 communes et les 48 wilayas du pays». Idem pour le RND. L'écrasante majorité des partis est en lice pour le double scrutin des APW et APC. Un nombre important d'entre eux a connu des mouvements de fronde, conflits et démissions au fur et à mesure que ce rendez-vous approche. Le FLN, qui a connu une montée de la contestation des listes électorale, a dû faire appel à ses ministres et hauts cadres, dont Amar Saâdani pour les ultimes arbitrages. A la veille de cette échéance, on en a tout vu: de la transhumance politique en passant par des démissions collectives jusqu'au règlement de comptes par rapport aux législatives et la fronde. L'établissement des listes de candidatures ressemble à un marché de négoce, selon de nombreux observateurs. De nombreux partis politiques ne pourront pas présenter des listes partout dans le pays. Le nouveau Code électoral exige que pour être présent dans une circonscription, il faut justifier d'un suffrage égal ou dépassant 4% lors du précédent scrutin. Ce qui n'est pas évident pour les partis nouvellement créés ou ceux qui avaient boycotté l'élection de 2012. Au niveau des partis traditionnels, déjà ancrés dans le paysage politique ces derniers, font face au phénomène de contestation des listes. Face à cette pression, les arbitrages pour le choix des candidatures se font souvent dans un climat de dissension qui plonge les partis dans des situations de crise permanente. Par ailleurs, les services de l'administration ont effacé plus d'un million de noms du fichier électoral national durant la période allant d'octobre 2016 à septembre 2017. Le chiffre est considérable. Il s'agit, d'après le département de l'intérieur des personnes décédées, les changements d'adresse et ceux qui se sont inscrits plusieurs fois dans différentes circonscriptions. Les chiffres sont dévoilés en prévision des élections locales pour tenter de donner le gage quant à leur transparence, concernant le fichier électoral, qui auront lieu le 23 novembre prochain. Il faut dire que le pouvoir a toujours refusé de remettre le fichier électoral aux partis politiques et aux candidats sous prétexte de possible atteinte à la «souveraineté nationale».