L'autodétermination du peuple sahraoui seule solution au conflit La rencontre Afrique-Europe qui a été rebaptisée sommet UE-UA rend de facto incontournable la présence de la République sahraouie, membre de l'Union africaine, à ce rendez-vous. Sommet UE-Afrique: c'est du passé. Place au Sommet UE-UA! Européens et Africains ont décidé de donner une marque distinctive à leur prochaine rencontre qui doit se tenir dans un peu plus de deux mois en Côte d'Ivoire en sommet UE-UA. «Une convergence de vues s'est dégagée entre l'UA et l'UE sur la «relabellisation» du prochain Sommet UE-UA qui aura lieu à Abidjan, les 29-30 novembre 2017, dénommé lors des précédentes éditions Sommet UE-Afrique», a indiqué l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles. Une initiative qui ne sera certainement pas appréciée du côté de Rabat. Cette convergence entre l'institution panafricaine et l'institution européenne «vient ainsi mettre en échec les manoeuvres et les pressions exercées par le Maroc sur l'institution européenne directement, ou par le biais de pays européens qui lui sont favorables...», a affirmé Amar Belani. En quoi consistent ces grenouillages? «Exclure du prochain Sommet la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), pays fondateur de l'Union africaine avec lequel le Maroc a accepté de siéger en adhérant à l'institution panafricaine et en procédant à la ratification de son acte constitutif, sans conditions et sans réserves» a expliqué l'ex-porte-parole du ministère des Affaires étrangères cité par l'APS. La rencontre Afrique-Europe qui a été rebaptisée sommet UE-UA rend donc de facto incontournable la présence de la République sahraouie, membre de l'Union africaine, à ce rendez-vous. Le Palais royal va encore probablement jaser. Le Maroc dernier Etat à avoir adhéré à l'Union africaine n'a pas caché, en effet, le vrai dessein qu'il compte imprimer à sa démarche: Bouter la Rasd hors de l'UA! Il n'en sera pas à sa première tentative. La tenue du 4ème Sommet arabo-africain du 22 au 24 novembre 2016 à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, lui a offert l'opportunité de mener une offensive pour obtenir le retrait de la délégation sahraouie de cet événement. Dictée par le Palais royal elle avait pour but de diviser l'Afrique et faire voler en éclats, la jeune République sahraouie, l'éjecter de sa famille originelle dont elle est membre à part entière depuis 1982. Un pétard mouillé. «Le Maroc a demandé le retrait de la Rasd avant de demander le report du sommet. Il ne l'a pas obtenu!», avait déclaré, à l'époque, l'ex-ministre algérien des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe. «Dans ce forum qui regroupe une soixantaine de pays, sept se sont retirés. Mais 54 pays africains et les deux-tiers de la Ligue arabe étaient présents», avait précisé Abdelkader Messahel, pour ramener ce non-événement à sa juste proportion. Trois mois plus tard la diplomatie marocaine allait revenir à la charge. Le Maroc, qui vient de faire son entrée à cette organisation continentale, ne «reconnaîtra jamais» la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), avait déclaré à la presse le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. «Le Maroc ne reconnaît pas -et ne reconnaîtra jamais- cette entité fantoche...», avait clamé à qui veut l'entendre Nacer Bourita, dans un entretien publié le 5 février 2017 par le site d'info en ligne Le Desk. «Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara», avait-il ajouté. Plus de six mois plus tard son roi se projette dans l'avenir pour annoncer que l'affaire est désormais pliée. «Pour 2017, c'est l'année de la clarté par excellence et du retour aux principes et aux termes référentiels retenus pour le règlement de ce conflit artificiel suscité autour de la marocanité du Sahara», a annoncé à ses sujets Mohammed VI dans un discours prononcé le 20 août à l'occasion du 64ème anniversaire de la «révolution du roi». N'en déplaise à sa majesté, la Rasd siégera bel et bien lors du sommet UE-UA qui se tiendra à la fin du mois de novembre à Abidjan. La délégation de l'UA qui a séjourné du 14 au 16 septembre 2017 à Bruxelles pour préparer cet événement a précisé, à ce titre à ses interlocuteurs de l'UE, que des invitations pour participer au dit Sommet seront envoyées aux 55 Etats membres de l'UA (dont la Rasd, Ndlr). Le Maroc osera t-il demander son exclusion? Il a en tout cas intérêt à y réfléchir par deux fois car, dans ce cas, c'est lui qui prendra la porte de...l'UA.