Le peuple sahraoui attend le respect de son droit depuis des décennies Le représentant personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental était attendu hier à Rabat, selon certaines sources le souverain marocain ne devrait pas le recevoir. Un baptême du feu pour l'ex-président allemand. Il n'y aura cependant pas, probablement, de face-à-face entre lui et le roi du Maroc. Les choses sérieuses commencent pour le successeur de Christopher Ross. Horst köhler est depuis hier dans la région. Le représentant personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental était attendu à Rabat, selon certaines sources le souverain marocain ne devrait pas le recevoir. «Il y a fort à parier que le roi du Maroc, Mohammed VI, se rendra en France à nouveau pour éviter de rencontrer l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler» est-il écrit sur le site de Maroc Leaks. «Mohammed VI est arrivé à Rabat jeudi (12 octobre, Ndlr) pour présider l'ouverture de la saison parlementaire. Dans le but d'esquiver le diplomate allemand, le souverain marocain évoquera le droit de convalescence», souligne le même canal d'information. Cette parenthèse doit être interprétée malgré tout comme un message émis par le Palais royal. Il fixe les lignes à ne pas franchir. Tout comme il fait fi des résolutions votées par le Conseil de sécurité, qui garantissent au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Le souverain l'a clamé haut et fort: il ne cédera pas un pouce de «son Sahara». Il en a fait une question sacrée. Tout comme il a affirmé par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qu'il ne reconnaîtra jamais la République sahraouie. «Le Maroc ne reconnaît pas et ne reconnaîtra jamais- cette entité fantoche...», avait déclaré Nacer Bourita, dans un entretien publié le 5 février 2017 par le site d'info en ligne Le Desk. «Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara», avait-il ajouté. Le bras de fer a-t-il déjà commencé? Si le Maroc demeure arc-bouté sur cette position, il ne fait aucun doute que c'est: oui! Horst Köhler doit être édifié. Le nouveau représentant personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental n'aura pas les coudées franches comme ce fut le cas pour son prédécesseur. Nommé envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental en janvier 2009, Christopher Ross a réussi à organiser neuf rounds de pourparlers informels dont le dernier s'est tenu entre le 11 et le 13 mars 2012 aux Etats-Unis, à Greentree, Long Island, près de New York. Sans progrès notoire. Son successeur a pour mission de sortir de cette impasse. Il aura de surcroît à «manoeuvrer» avec une composante de la Minurso décapitée suite à la décision du souverain marocain d'expulser la majorité de ses membres après que l'ex-SG de l'ONU, Ban Ki-moon eut qualifié la présence marocaine d'«occupation» lors de la visite qu'il avait effectuée au mois de mars 2016 dans les camps de réfugiés sahraouis. Horst Köhler s'y rendra les 18 et 19 octobre. Sa première visite dans la région a pour objectif de trouver les moyens de relancer le processus de paix. Il avait fait part de son «impatience de se rendre dans la région et de s'engager avec les parties dans un esprit de confiance et de compromis». Ça y est! Il est en plein dedans. Il aura toute la latitude pour se rendre compte de la complexité de sa mission. Les Sahraouis sont disposés à lui faciliter la tâche. Le Gouvernement sahraoui et les dirigeants du Front Polisario ont réaffirmé «leur volonté sincère de coopérer avec l'ONU et sa mission au Sahara occidental pour la décolonisation des territoires sahraouis occupés, sur la base de l'accord conclu en 1991 entre le Maroc et le Sahara occidental, sous l'égide de l'ONU...» a déclaré le 11 octobre à Alger le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Le souverain marocain a annoncé la couleur. Le mandat de Horst Köhler ne sera pas de tout repos.