Driss Jettou a récemment assuré que les récents événements ont été amplifiés et préparés. Le royaume chérifien, par la voix de son Premier ministre Driss Jettou, a tenté, hier, de faire une mise au point à propos du refoulement des délégations espagnoles des territoires occupés. Accusant les délégations d'être hostiles aux institutions et à l'intégrité territoriale du Maroc, le Premier ministre marocain a expliqué que le palais royal refuse catégoriquement l'accès au Sahara occidental sans avoir l'autorisation et/ou prévenir les instances du royaume. C'est en fait, une manière simple et claire de dire «silence on torture», tournant, ainsi, le dos à la légalité internationale et aux organisations humanitaires voulant enquêter au Sahara occidental. En tant qu´«Etat souverain», le Maroc ne saurait accepter que «des personnes affichant leur hostilité à ses institutions et à son intégrité territoriale viennent sans avertir, soi-disant dans le cadre de commissions d´enquête ou pour couvrir des événements à El Ayoune», a-t-il déclaré sur les ondes de la radio locale Médi I en s'enfonçant ainsi de plus en plus dans l'isolement. Quoiqu'il en soit, dire que le royaume chérifien oppose une fin de non- recevoir à toutes les réclamations des organisations humanitaires internationales, c'est dire aussi que le Maroc s'en va à contre-courant de l'opinion internationale qui ne cesse de condamner et de dénoncer les violences et les actes de torture pratiqués sur les manifestants sahraouis. «Le Maroc est un pays ouvert, mais également un Etat souverain», a poursuivi le Premier ministre. Et d'ajouter en tentant de minimiser les événements: «ce que j´essaye d´expliquer à nos amis espagnols, a-t-il dit, c´est que ce qu´on appelle les événements de El Ayoune sont des manifestations somme toute limitées». Pour rappel, quatre délégations espagnoles ont été refoulées par les autorités marocaines à leur arrivée à l'aéroport d'El Ayoun, capitale du Sahara occidental et ce, au cours des dernières semaines. Le chef de la diplomatie marocaine avait annoncé, il y a quelques jours, que l´accès aux territoires occupés serait interdit aux ressortissants espagnols «affichant un parti pris» sur le conflit le concernant. Indubitablement, la position du royaume ibérique par rapport à la question sahraouie est connue. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Michel Angel Moratinos, a affirmé clairement que son pays est favorable à un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui. C'est, en quelque sorte, un soutien à la légalité internationale selon laquelle le peuple sahraoui a son droit à l'autodétermination. Une disposition onusienne que le palais royal ne cesse de rejeter. De son côté, Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a rappelé à l´Espagne qu´elle demeure «la puissance administrante du Sahara occidental» jusqu´à l´organisation d´un référendum d´autodétermination, rapporte vendredi l´agence de presse sahraouie SPS. «Le Maroc n´est autre qu´une puissance d´agression et d´occupation et doit être traitée en conséquence comme telle par la communauté internationale», a ajouté le porte-parole de la Rasd.