Trois membres de l'équipe de campagne de Donald Trump, dont son ex-directeur Paul Manafort et un conseiller ayant menti sur ses contacts avec Moscou, ont été mis en accusation lundi par la justice américaine. Le chef de la diplomatie russe et le Kremlin ont démenti hier toute ingérence de Moscou dans l'élection présidentielle américaine, affirmant qu'il n'y en a «pas une seule preuve», au moment où l'enquête s'accélère à Washington avec trois premières inculpations. ««On nous accuse sans une seule preuve d'ingérence dans les élections non seulement aux Etats-Unis mais aussi dans d'autres pays», a fustigé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. «Les Américains disent: il y a des preuves. C'est irréfutable, mais c'est secret. Ces excuses sont ridicules au vu de la gravité des accusations qui nous visent», a poursuivi M. Lavrov. «L'enquête a lieu depuis déjà neuf mois. S'il y avait au moins une preuve, il y aurait eu des fuites. Tout le monde aime en parler, mais personne n'est en mesure de présenter des preuves», a-t-il ajouté. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de son côté dénoncé des accusations «absolument ridicules, gratuites et sans fondement». «Nous souhaiterions bien entendu que (cette enquête) ne contribue pas au renforcement de l'hystérie russophobe déjà hors norme» aux Etats-Unis, a déclaré M. Peskov aux journalistes, disant espérer qu' «avec le temps, la sagesse prévaudra». «Il s'agit d'une affaire interne aux Etats-Unis, mais que nous suivons avec intérêt. Le plus important est que cela ne vise pas nos citoyens, car nous défendrons toujours les intérêts de nos citoyens», a-t-il ajouté. Trois membres de l'équipe de campagne de Donald Trump, dont son ex-directeur Paul Manafort et un conseiller ayant menti sur ses contacts avec Moscou, ont été mis en accusation lundi par la justice américaine. Le procureur Mueller a inculpé Paul Manafort et son associé Richard Gates, contre lesquels il a retenu douze chefs d'accusation dont complot contre les Etats-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non-déclaration de comptes détenus à l'étranger. Mais l'acte d'inculpation de 31 pages ne suggère pas de collusion entre l'équipe du candidat républicain et les autorités russes. Nettement plus embarrassantes pour M. Trump sont les révélations concernant un de ses anciens conseillers subalternes, jusqu'à maintenant resté dans l'ombre: George Papadopoulos a plaidé coupable d'avoir menti aux enquêteurs de la police fédérale (FBI). Cet homme chargé des questions de politique étrangère au sein de l'équipe de campagne a tenté de cacher ses contacts approfondis avec des intermédiaires russes auprès desquels il avait appris que Moscou détenait «de quoi salir» Hillary Clinton, sous la forme de milliers d'emails. Plusieurs commissions parlementaires américaines doivent en outre auditionner à partir d'hier des représentants de Facebook, Twitter et Google à propos de possibles achats de publicités ciblées sur les réseaux sociaux par des entités russes durant la campagne électorale aux Etats-Unis.