Près de 3000 documents, de ce dossier, classés «secrets défense» viennent d'être rendus publics, 54 ans après. Il en manque 200 autres. Saura-t-on, un jour, la vérité? Et sur l'assassinat de Robert son frère? Il y a de troublantes similitudes entre les deux crimes... Eléments d'un complot. Cette semaine et comme prévu par la loi, les Etats-Unis ont déclasséfié et rendu publics les documents sur l'assassinat du président John Fitzgerald Kennedy. Sauf que sur les 3100 documents concernés, 209 n'ont pas été publiés. Ils ne le seront que dans six mois. Pourquoi? Toujours ce secret? Le 35ème président des Etats-Unis, John F. Kennedy, a été assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas. Très vite l'assassin présumé a été localisé et arrêté dans l'immeuble que venait de dépasser, avant les tirs, le cortège présidentiel. Il s'appelait Lee Harvey Oswald qui a été assassiné à son tour, deux jours après, par Jacob Rubenstein, un juif polonais, qui changea son nom en Jack Ruby. C'est tout ce que l'on sait de cet assassinat. Oswald a tué Kennedy avant d'être à son tour tué par Ruby. Plusieurs enquêtes n'ont rien apporté de nouveau. L'ensemble des 3100 documents représente 5 millions de pages. Malgré tout, le mystère autour de cet assassinat demeure toujours entier, 54 ans après. Les 209 documents qui n'ont pas été publiés alimentent le mystère. Quel secret tente de cacher la Maison-Blanche? Les 209 documents vont-ils être «travaillés» par le FBI et la CIA pour ne plus comporter de secrets lorsqu'ils seront publiés le 26 avril 2018? Quoi qu'il en soit, la thèse du tueur isolé est battue en brèche par un film de l'attentat qui n'a été connu du public que bien plus tard. On y voit la tête du président américain rejetée en arrière au contact de la balle alors que le bâtiment où se trouvait Oswald était à l'arrière du cortège. Impossible d'écarter la piste d'un deuxième assassin. Pourtant aucune des commissions d'enquête n'a abondé dans ce sens. Le plus troublant est que son frère, Robert Kennedy, subira le même sort 5 années plus tard. Alors qu'il était ministre de la Justice lorsque son frère John était à la Maison-Blanche, Robert décida de se présenter à l'élection présidentielle de 1968. Le jour-même où il a remporté la primaire des démocrates, le 6 juin 1968, il est abattu par Sirhan Sirhan né 24 ans plus tôt à Jérusalem et qui avait changé plusieurs fois de religion. Robert défendait les mêmes causes que son frère John. Comme lui aussi, c'est un autre tireur qui le tue avec une balle dans la nuque. «Derrière l'oreille droite et à bout portant» précise le rapport du médecin légiste, alors que Sirhan était face à sa victime lorsqu'il a tiré. Cette étrange similitude dans le mode opératoire de l'assassinat des deux frères Kennedy n'a pas été exploitée par les enquêteurs. Ou plutôt n'a pas été rendue publique. La condamnation à mort de Sirhan a été atténuée en 1972 en prison à vie. Depuis, ses avocats multiplient les demandes de liberté conditionnelle. L'une d'elles finira-t-elle par être acceptée? Ceci dit, les deux frères Kennedy prônaient la détente avec l'Urss, l'égalité entre Noirs et Blancs et le droit à l'autodétermination des peuples colonisés. Sur ce dernier sujet, les Algériens seront toujours surpris d'apprendre qu'avant même d'être élu président, John Kennedy, alors sénateur démocrate, prononça un discours devant le Sénat des Etats-Unis le 2 juillet 1957 (en pleine bataille d'Alger) où il dénonça la colonisation française en Algérie et en demandant l'indépendance de notre pays. Il fut le premier chef d'Etat étranger à adresser, dans un autre discours, ses félicitations aux Algériens qui venaient d'accéder à l'indépendance le 5 Juillet 1962. Plus près de nous, le 5 juillet 2016, ce fut au tour de sa fille Caroline Bouvier Kennedy, ambassadrice des Etats-Unis au Japon, qui a adressé un message au peuple algérien. «Je suis fière du combat de mon père pour soutenir l'indépendance de l'Algérie. Du Congrès à la Maison- Blanche, mon père a toujours défendu la cause du peuple algérien, car il a vu dans leur engagement la même force et la même dignité pour la liberté qu'avaient nos pères, les créateurs des Etats-Unis en 1776...J'espère que vous allez suivre le chemin pour développer votre pays. Avec la certitude que vous allez poursuivre avec détermination votre chemin pour la liberté, la paix et le développement humain», a-t-elle dit, en substance, dans son message aux Algériens. Que ces documents des enquêtes sur l'assassinat de J.F.K aient été déclasséfiés, cette semaine, pour nous avoir donné l'occasion de rappeler le soutient du 35ème président des Etats-Unis à notre lutte de Libération nationale, cela ne pouvait mieux «tomber». Au moment où nous célébrons le 63ème anniversaire du 1er Novembre 1954, jour du déclenchement de notre lutte armée qui allait durer près de 8 longues années et nous coûter Un million et demi de chouhada. De tous les pays encore colonisés en 1957, John Kennedy s'est particulièrement intéressé à l'Algérie. A notre fierté devrait s'ajouter la question des raisons de ce choix? Nos historiens sont, une nouvelle fois, interpellés! zoume6@hotmail.com