Les députés qui s'absentent constamment seront passibles d'exclusion des commissions, à l'image du député Baha Eddine Tliba qui a été exclu de la commission parlementaire des finances et des budgets. Finie la débandade. Les absences des députés ne seront plus tolérées. L'administration parlementaire tâche d'imposer une discipline pour en finir avec le problème de l'absentéisme. Au niveau des commissions, des feuilles de présence sont inscrites au quotidien pour signaler les absents. «Ce n'est plus comme avant, la présence des députés aux travaux des commissions est obligatoire», affirme une source parlementaire qui précise que les feuilles de présence sont transmises au bureau de l'Assemblée. L'administration parlementaire ne ferme p lus les yeux sur les absents. Les récidivistes seront passibles d'exclusion des commissions. «Le député Baha Eddine Tliba a été exclu de la commission parlementaire des finances et des budgets pour la simple raison qu'il n'assiste jamais aux travaux de la commission», a confirmé notre source. Il faut reconnaître que c'était la débandade totale auparavant. Le président d'une commission se retrouve parfois avec une poignée de députés pour examiner un projet de loi d'une extrême importance. «La plupart assistent lorsqu'il y a des représentants du gouvernement et puis ils disparaissent», affirme un député qui avait présidé une commission parlementaire lors de la septième législature. Ce dernier estime que l'obligation de présence est une bonne chose pour instaurer une discipline. Les procédures seront, sans doute, renforcées avec l'adoption du nouveau règlement intérieur de l'APN prochainement. Des mesures strictes seront imposées aux députés. Vu que le phénomène de l'absentéisme menace réellement le fonctionnement de l'institution parlementaire, l'administration compte réellement sévir contre les mauvais élèves. Des séances d'adoption des projets de lois ont été reportées, à plusieurs reprises, faute de quorum. Malgré les rappels à l'ordre lancés par les partis politiques à chaque examen de projet de loi, les députés n'en font qu'à leur tête. Lors des débats sur le plan d'action du gouvernement, adopté dernièrement, le gouvernement s'est retrouvé face à un hémicycle déserté. Pourtant, il s'agissait d'un projet très important qui concerne la politique prônée par le gouvernement sur le plan économique et social en cette période de crise financière, mais en vain. Les députés ont fait preuve de désintérêt total. A l'exception de certains élus disciplinés, la plupart d'entre eux préfèrent se consacrer à leurs propres préoccupations. Ce qui a poussé l'administration de l'APN à imposer des mesures strictes. En attendant l'adoption du nouveau règlement intérieur, prévu en janvier, l'administration dicte ses règles en instaurant d'abord une discipline au niveau des commissions, dès le début de ce mandat, pour amener les nouveaux élus à rompre avec ces comportements. La question des sanctions qui seront introduites dans le règlement intérieur prochainement fera l'objet d'une véritable bataille. Les élus sont partagés entre ceux qui sont pour le renforcement des mesures disciplinaires et ceux qui sont contre. L'option des ponctions sur les indemnités n'est pas écartée. Selon un député, la seule manière pour pousser les élus à assister aux plénières c'est de toucher à leurs indemnités. «Ce n'est pas normal qu'un député qui se donne à fond dans l'examen des projets de lois et l'élaboration des rapports soit rémunéré au même titre que celui qui s'absente constamment», a soutenu un élu d'Alger.