Les résultats ont été obtenus en dépit des grosses difficultés financières des fédérations. Le Comité olympique n'a pas attendu très longtemps pour s'exprimer sur la participation algérienne aux récents Jeux méditerranéens d'Almeria. A peine trois jours après le retour des Verts d'Espagne, il a provoqué une conférence de presse tenue ce jeudi en son siège et animée par son président, M.Mustapha Berraf qui avait à l'occasion à ses côtés le chef de mission algérienne à Almeria M.Mohamed Meridja, l'adjointe de ce dernier Melle Z'hor Ghidouche, alors qu'étaient présents dans la salle tous les chefs des équipes qui ont pris part aux joutes espagnoles. Le président du COA, qui a ouvert les débats, a tenu à montrer sa satisfaction sur cette participation tout en rendant hommage aux athlètes et encadreurs, aux responsables du MJS à leur tête le ministre lui-même, M.Yahia Guidoum ainsi que les représentants de la presse nationale qui ont couvert l'événement. M.Berraf notera que l'effectif qui s'est déplacé à Almeria était jeune puisque 70% des athlètes ont moins de 23 ans et que 40% des médailles remportées avaient été l'oeuvre des . Après avoir souligné le comportement exemplaire des athlètes, il ajoutera que les résultats d'Almeria auraient pu être meilleurs si les athlètes avaient bénéficié d'une préparation plus adéquate et s'il n'y avait pas eu défection de certains sportifs potentiellement médaillables. «Nous sommes très satisfaits» Il citera comme exemple Djabir Saïd Guerni Abbderahmane Hammad, Nouria Benida Merrah et Salima Souakri. Pour sa part, M.Meridja tracera un bilan de cette participation qui fera ressortir un total de 25 médailles réparties en 9 en or, 5 en argent et 11 en bronze. «Je peux dire que notre objectif a été atteint» dira M.Meridja qui insistera sur la grande communion qui existait au village olympique entre tous les athlètes. «Il n'y avait pas les judokas, les footballeurs, les basketteurs, les nageurs ou les autres. Non, l'ensemble formait une seule famille, celle des sportifs algériens». Un sentiment partagé par Melle Ghidouche qui notera qu'«au delà des résultats, il fallait remarquer le comportement exemplaire de tout un chacun ainsi que la solidarité autour des mêmes couleurs, celles du pays». Répondant à une question se rapportant sur le manque de préparation de certains athlètes, M.Meridja indiquera que des fédérations ont accusé du retard dans la réception de leur subvention annuelle et que cela n'a pas été sans influer sur la préparation de leurs athlètes pour ces jeux. De son côté, M.Berraf confirmera que le COA a bien reçu 6 milliards de centimes, «cependant cet argent nous a été versé au titre de la participation. Il nous a servi à transporter la délégation, à acheter des équipements, à assurer la délégation etc.». Une remarque confirmée par Mme Samia Benmaghsoula la DTN de la natation, qui affirme que sa fédération n'a reçu aucun centime au titre de la subvention annuelle et que les nageurs présents à Almeria n'ont eu aucune bourse de préparation. Reprenant la parole, M.Meridja estimera qu'il n'y a pas lieu de faire la fine bouche. «Certes à Tunis en 2001, on avait eu 32 médailles mais c'était là un exploit qui ne se renouvelle pas tous les jours. A Almeria on n'en a pas été trop loin en dépit des problèmes que connaissent les fédérations. Je peux dire qu'en prévision de Pékin et des JO de 2008, si nous venions à bénéficier à temps de moyens conséquents, on peut s'attendre à de très bons résultats». Pour sa part, M.Berraf insistera sur le fait que 4 authentiques champions étaient absents à Almeria et qu'avec eux le résultat de Tunis aurait peut-être été battu. Il ajoutera que si l'argent des subventions n'était pas arrivé dans les caisses des fédérations, cela était dû à des facteurs exogènes au MJS. «Il y a un ministre de la Jeunesse et des Sports qui vient juste d'être installé. Il faut lui laisser le temps de mettre en oeuvre sa politique». Le président du COA reviendra sur la fameuse version qui avait fait croire que son instance aurait bénéficié l'an dernier pour les JO d'Athènes d'une enveloppe de 289 milliards de centimes. «Ce chiffre effarant a été dit et a induit en erreur l'opinion publique. J'affirme que pour les JO d'Athènes, la seule enveloppe qui nous était parvenue au titre de la participation était de 1 milliard et 200 millions de centimes. Quant à la préparation pour ces jeux, les fédérations n'ont reçu qu'avec beaucoup de retard des subventions vraiment loin du chiffre avancé». M.Berraf soulignera également qu'une discipline comme la boxe, habituellement si efficace, est passée en travers aux jeux d'Almeria. «Cependant la fédération a opté pour une politique de rajeunissement de cette équipe et nous respectons son choix. Nous sommes sûrs que sous la conduite d'une technicien aussi émérite que le Cubain Mariano, cette équipe est promise à un bel avenir». 80.000 DA pour une médaille Le comparatif avec la Tunisie a bien sûr été abordé, une Tunisie qui nous a dépassé en 2001 et en 2005 au tableau des médailles. «On s'attendait à un tel résultat, dira M.Berraf. L'argent qui est versé à l'élite tunisienne n'a rien a voir avec celui qui est versé à la nôtre. Un médaillé algérien perçoit 80.000 dinars alors que son homologue tunisien touche 2 millions de dinars. En outre, l'athlète tunisien dispose de plus de moyens et a plus de facilités pour se préparer». A une question se rapportant au niveau des jeux, la DTN de la natation, Mme Benmaghsoula, indiquera que des pays comme l'Italie et la France avaient délégué à Almeria près de 40 champions olympiques et du monde. Quant au DTN du judo, M.Nacer Ouarab, il annoncera que «les Français avaient fait de ces jeux d'Almeria une condition pour les prochains mondiaux de judo. Il fallait être sur un podium pour espérer aller au Caire». Et puis on a parlé du cas de Souad Aït Salem, médaillée d'or du 10.000 m et qui aurait sous pression de son entraîneur, opté pour l'impasse du 5000 m et du semi-marathon. Une Aït Salem qui aurait finalement participé au 5 000 m, après que le ministre de la Jeunesse et des Sports l'eut appelé au téléphone. «M.le ministre de la Jeunesse et des Sports n'a pas parlé qu'à une athlète, a dit M. Berraf. Le ministre n'a pas cessé durant tous ces jeux de me téléphoner ainsi qu'à la plupart des athlètes et à leurs encadreurs pour leur prodiguer ses encouragements.» Cependant, le dossier reste ouvert et l'entraîneur d'Aït Salem est appelé à passer en conseil de discipline le 10 juillet, comme l'a indiqué M.Meridja. De son côté, le président de la Fédération algérienne d'athlétisme, M. Toufik Chaouch Teyara, a fait savoir que «la fédération n'a jamais obligé un athlète à s'engager. C'est son entraîneur qui l'inscrit dans les épreuves qu'il estime à sa portée... Mais que l'on sache que Aït Salem n'a rien à voir dans cette histoire». M.Chaouch Teyara répondra ensuite à une question relative à Saïd Guerni, absent à Almeria mais qui 4 jours plus tard, a couru à Lausanne. «Saïd Guerni n'était pas en forme, c'est pourquoi il a demandé à faire l'impasse sur Almeria. Nous y avons engagé deux athlètes meilleurs que lui en ce moment, à savoir Zerguelaïne et Madi». La fin de la conférence de presse a vu l'ex-entraîneur national de football, M.Mahieddine Khalef, prendre la parole pour dire qu'«il faut savoir positiver. Nul ne contestera le fait que nos sportifs disposent de peu de moyens et pourtant ils réalisent de bons résultats. Cela prouve qu'ils savent se motiver mais aussi qu'ils disposent d'un bon encadrement auquel il faut faire confiance. A un certain moment, tout marchait bien, c'est parce qu'il y avait avec le code de l'EPS, une politique qui était appliquée. Quand on s'entraînait, toutes les portes nous étaient ouvertes parce qu'on disposait d'un poids politique derrière nous. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui avec des athlètes soumis aux plus grosses difficultés pour se préparer. C'est pourquoi je dis que nos médaillés sont des médaillés miraculeux».
