Le mobile du crime, survenu dans la wilaya de Guelma, n'était autre que le vol de la voiture, en vue de sa vente. La cour criminelle de la wilaya de Guelma a condamné hier, à mort les deux principaux auteurs, alors que les six autres ont été condamnés à 4 et 5 ans de prison ferme. Le drame est survenu le 14 avril 2014, lorsque les deux bourreaux, profitant du scrutin de la présidentielle, décidèrent d'accomplir leur sale besogne, en mettant fin à la vie d'un jeune homme âgé de 40 ans, fraudeur de son état. A l'origine de cet horrible acte, le motif classique pour lui subtiliser sa voiture, une «Logan», qui lui permettait de joindre les deux bouts. En fin d'après-midi, les criminels se sont rapprochés de leur victime, en stationnement à Bab Skikda, lui demandant de les conduire à la localité de Beni Mezlini à l'est de Guelma. En cours de route, ils lui demandèrent de changer de destination, vers Krichine, sur la route de Bouchegouf. Zone connue pour ses virages et ses forêts denses. Arrivé à un endroit isolé, le conducteur est sollicité de stopper la voiture un moment. Sans se douter qu'il allait se faire assassiner, la victime coupe aussitôt le contact du véhicule et c'est à cet instant, que les tueurs s'en prennent à lui. Immobilisé par le premier sur le siège arrière, un coup de couteau est asséné en plein coeur, par celui se trouvant sur le siège passager, qui lui sera fatal. Abandonnant leur victime dans la forêt de Krichine, sans aucun remords, l'un des deux auteurs a aussitôt pris la route de Bordj Bou Arréridj, où des individus spécialisés dans l'achat et la vente des voitures volées l'attendaient. S'inquiétant de sa longue absence, la famille de la victime alerte les services de sécurité qui ont mobilisé tous les moyens humains et matériels pour les recherches. Pris de panique et de crainte de la découverte du cadavre de la victime, le deuxième assassin revient sur les lieux du crime et brûle le cadavre pour le faire disparaître et dissiper toutes pistes pouvant aboutir à sa découverte. Mais, comme dit-on: il n'y a jamais de crime parfait, au bout de vingt jours alors que les chances de le retrouver mort ou vif s'amenuisaient au fil du temps, un berger dans la forêt de Krichin, avec son chien, fait la macabre découverte. Alertés, les éléments de la Gendarmerie nationale se sont déplacés sur les lieux du crime où ils ont trouvé un cadavre totalement calciné. Le périmètre du crime limité et passé au peigne fin, fait état de la découverte de la première pièce à conviction. Il s'agit du téléphone portable de la victime, dont le listing des appels a fait ressortir le dernier contact établi par les auteurs du crime et le réseau de Bordj Bou Arréridj. Usant des mesures juridiques et judiciaires, propagation de circonscription en l'occurrence, les éléments de la Gendarmerie nationale de Guelma, sont parvenus à arrêter un à un les criminels et les complices dans cet abominable crime. Placés sous mandat de dépôt, les assassins de Zohir B, ont comparu hier, à la barre de la cour criminelle de Guelma, pour association de malfaiteurs, homicide volontaire avec préméditation et vol qualifié. Des chefs d'inculpation où les auteurs principaux à savoir B.A. et B.M. âgés respectivement de 30 et 32 ans, ont tenté de réfuter l'accusation en se renvoyant les accusations l'un vers l'autre, avec des contradictions de déclarations ponctuant toute la séance du jugement. Quant aux six autres complices de Bordj Bou Arréridj, dont l'un est toujours en cavale, ils ont avoué ne pas savoir l'origine du véhicule: «Certes j'achète et je revends les voitures, mais je ne savais pas qu'ils avaient tué le propriétaire de celle-ci», a répondu l'un des accusés. Des propos repris par les autres. Lors des réquisitoires de la défense leurs avocats ont plaidé l'innocence de leurs clients, sur la base du transfert du véhicule volé, depuis Guelma vers Bordj Bou Arréridj, excluant de ce fait leurs complicités dans le crime. Quant à la défense des deux auteurs principaux, elle a été relativement peu convaincante. La plaidoirie a eu trait à des éléments criminels basés sur les conditions sociales et économiques. Dans son réquisitoire, le ministère public a requis la peine maximale à l'encontre des deux principaux auteurs et 20 ans à l'encontre des autres accusés. Après une longue délibération, au sein d'une tension écrasante dans la salle d'audience, la cour criminelle a fini par prononcer la peine de mort à l'encontre de B.M. et B.A. et des peines allant de 4 à 5 ans de prison ferme contre les membres du réseau de Bou Arréridj. Des sentences qui ont soulagé, la famille de Zohir. B et les habitants de Guelma, dont l'horrible acte l'a plongée dans un profond émoi.