Sur une période s'étalant sur cinq années, entre 700 et 800 de ces cas sont recensés annuellement. L'Algérie à l'instar d'autres pays de par le monde, n'est pas épargnée par la propagation du fléau du sida. On compte près de 1800 personnes atteintes de ce virus dans notre pays. C'est l'estimation donnée hier, par le directeur général de la prévention, le docteur Fourar en marge de la Journée d'étude consacrée à la célébration de la Journée mondiale contre le sida. S'agissant des nouveaux cas, «sur une période s'étalant sur cinq années, entre 700 et 800 de ces cas sont recensés annuellement», a-t-il indiqué. Par ailleurs, il a mis en lumière la stratégie menée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Celle-ci touche de nombreux aspects, nous explique-t-il. En ce qui concerne le dépistage par exemple, il a fait savoir qu'il sera «généralisé au niveau de tous les établissements hospitaliers, et sera évidemment gratuit et anonyme». Le docteur Fourar a également parlé de décentralisation de la prise en charge des malades. Actuellement, l'ultime objectif du département de la santé est d'endiguer la diffusion du VIH de la femme enceinte, qui en est atteinte à son enfant, a-t-il souligné. Faisant un point sur la propagation de ce virus en Algérie, le docteur Fourar a affirmé qu'elle est peu active, «Sa prévalence est effectivement faible, elle est inférieure à 0,1%». Selon lui, si nous sommes arrivés à ce résultat bien encourageant, c'est grâce à la riposte nationale multisectorielle, ainsi qu'à un engagement indéfectible de la part de l'Etat. Il rappelle à ce propos, que le ministère de la Santé a bénéficié dans le cadre de la lutte contre le sida d'une enveloppe financière de 17 milliards de DA pour soutenir cette stratégie de 2016 jusqu'en 2020. Il constate par là, que l'effort, ainsi que l'investissement sont de plus en plus importants. Il attirera l'attention en outre, sur la hausse dans la couverture des tests, faisant état d'une augmentation considérable par rapport aux années précédentes, avec 1300.000 tests en 2016 contre seulement 48.296 en 2012. D'après le docteur Fourar, le plan mis en place dans l'optique de limiter la propagation de cette maladie s'est avéré fructueux. Et pour cause, des avancées remarquables, notamment en matière d'accès au traitement du VIH ont été observées. Pour sa part, le docteur Yamina Chakkar, directrice régionale Onusida pour le Mena, a tenu à saluer les progrès et pas des moindres enregistrés par l'Algérie, en matière de lutte contre ce fléau. «Si l'Algérie continue sur cette lancée, le pays sera certainement au rendez-vous de l'Objectif du développement durable, à savoir mettre fin à l'épidémie du sida d'ici 2030», a-t-elle soutenu. Elle rappellera à ce titre que l'Algérie a un taux de couverture des traitements de 75%. Pour ce qui est de la situation épidémiologique du sida dans la région de l'Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena), la même intervenante relèvera que «230.000 personnes vivent avec le VIH». Le docteur Chakkar a mis en relief les progrès réalisés par la région Mena ces dernières années dans l'extension de l'accès au dépistage et au traitement. Cependant, elle dira qu'il faudra faire face à de nombreux défis si on veut atteindre les objectifs escomptés. Parlant de la prévalence du sida dans les régions du Mena, elle a avancé qu'elle est relativement faible et qu'elle diffère d'un pays à un autre. Si elle est minime en Algérie ou au Maroc, elle l'est beaucoup moins dans les pays de l'Iran, la Somalie et le Soudant, qui connaissent un nombre excessivement élevé de cas de sida. Car faut-il le souligner, en dépit des progrès enregistrés, l'épidémie est en pleine croissance, les nouvelles infections à VIH ont augmenté de 26% depuis 2001. Le coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie, Eric Overvest, se dit quant à lui optimiste quant à l'éradication totale de ce virus. «Le monde est en bonne voie pour atteindre l'objectif de mettre fin à l'épidémie de sida, d'ici à 2030». Et d'ajouter «près de 21 millions de personnes vivant avec le VIH sont désormais sous traitement et elles devraient être plus de 30 millions d'ici à 2020». L'ensemble des participants s'est par ailleurs accordé à dire que les actions sur le terrain doivent nécessairement être intensifiées.