La riposte de l'Algérie face à la propagation du virus du sida et le travail accompli par le comité national de prévention et de lutte contre cette maladie, ont été salués par les institutions onusiennes. Lors de la célébration, jeudi dernier, de la Journée mondiale de lutte contre le sida à l'hôtel Sofitel d'Alger, la directrice exécutive adjointe de l'Onusida, Jan Beagle, le coordonnateur résident des Nations unies en Algérie, Eric Overvest, et la directrice régionale de l'Onusida pour la région Mena, Yamina Chakkar, ont mis en exergue les résultats obtenus par notre pays dans la prise en charge des malades et la prévention. Ils ont permis d'atteindre une prévalence de 0,1% de la population. Ces résultats sont aussi le fruit d'un partenariat dense et de qualité entre l'Algérie et l'Onusida qui « a permis à notre pays et à notre région d'enregistrer des avancées appréciables, comme en témoigne la récente initiative de l'Algérie, avec l'appui de l'Onusida, de créer le Centre régional de coopération et de recherche sur le sida, adopté lors du sommet des chefs d'Etat arabes à Nouakchott », a souligné le secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), Ali Rezki. « La volonté de notre pays est de réunir tous les moyens possibles pour stopper le processus de propagation et s'inscrire dans les objectifs de l'Onusida, à savoir assurer d'ici 2020 que 90% des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur statut sérologique et 90% d'entre elles recevront un traitement antirétroviral et 90% auront une charge virale indétectable et ce, pour mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030 », a-t-il ajouté. Toutefois, reconnaît l'intervenant, « des comportements sexuels à risque, comme la faible utilisation des moyens de protection, la hausse de la consommation de drogues injectables et la migration sont autant de facteurs de vulnérabilité qui imposent le maintien de la vigilance ». Aussi, dans le cadre de la riposte nationale, un plan de prévention et de lutte 2016-2020 dans l'optique de mettre fin au fléau à l'horizon 2030 est en voie d'exécution. Il a reçu l'appui de l'Onusida et des agences coparrainées du système des Nations unies. Le coordonnateur résident, Eric Overvest, a reconnu que « l'Algérie dispose d'un large arsenal de mesures pour répondre à l'épidémie. Le rapport national sur les OMD (2000-2015) a démontré les avancées en termes d'accès aux médicaments antirétroviraux et d'initiatives relatives à la prévention de la contamination ». Présente à la célébration de cette journée, dont le slogan est « soutenons la prévention », la directrice régionale de l'Onusida, Yamina Chakkar, a indiqué qu'« une augmentation des personnes vivant avec le VIH est constatée. Elles sont 230.000 personnes à fin 2015. La prévalence est certes faible mais une augmentation des nouvelles contaminations est enregistrée, avec un taux de 70% en Iran, au Soudan et en Somalie. Il est de 7,2 % en Algérie, en Tunisie, au Liban et à Oman ». Selon la conférencière, « les population les plus touchées sont les drogués (28%), les homosexuels et les travailleuses du sexe (18%). Trois pays (Djibouti, l'Algérie et le Maroc) connaissent une diminution des décès avec l'introduction de traitements ». Un autre défi attend néanmoins la région Mena, la transmission du virus des mères aux enfants. Lui emboîtant le pas, le Pr Smaïl Mesbah, directeur de la prévention au MSPRH, a souligné que « la transmission est essentiellement locale, et à près de 90% hétérosexuelle ». Pour lui, « des défis s'imposent pour maintenir les acquis car des facteurs de propagation existent toujours ».