Il a déjà purgé une peine de 8 ans de prison en Italie pour une affaire de trafic de faux papiers lié au terrorisme. Othman D., dit Abou Youssef, présumé membre actif du Gspc, a été arrêté à Marseille par les éléments de la DST (Direction de la surveillance du territoire) française. Agé de 51 ans, de nationalité algérienne, Abou Youssef fait l'objet d'un mandat d'arrêt international délivré par la justice italienne. Il a déjà purgé une peine de 8 ans de prison en Italie pour une affaire de trafic de faux papiers. La lourde peine se justifie par le fait que ledit trafic avait une relation directe avec le terrorisme. Natif de Tighennif, Othman D. est considéré par les services de sécurité occidentaux comme proche d'Oussama Ben Laden et du réseau Al-Qaïda. La Commission européenne a d'ailleurs pris des mesures restrictives à son encontre, notamment le gel des fonds et des ressources économiques susceptibles de lui permettre de reprendre ses activités clandestines. Cette interpellation, opérée en collaboration avec les carabiniers italiens, intervient quelques jours à peine après le quadruple attentat de Londres qui a amené la France et l'Italie à renforcer les mesures de sécurité. Prochaine cible d'Al Qaîda, le pays de Silvio Berlusconi met les bouchées doubles pour prévenir une tentative d'attentat sur son sol. Cette arrestation vise vraisemblablement à recueillir un maximum d'informations sur les réseaux terroristes activant tant en France qu'en Italie. En effet, si le retour de la psychose touche surtout les Etats engagés dans la guerre en Irak, les autres pays occidentaux ne sont pas, pour autant, à l'abri d'une action terroriste d'envergure. Preuve en est, l'interception par les services de renseignement français d'une lettre adressée par Adbelamalek Droukal, artificier du Gspc et successeur de Nabil Sahraoui, destinée au chef d'Al Qaîda en Irak, El-Zaraoui. La correspondance s'en prend ouvertement à la France qui soutiendrait l'Algérie. Avec l'arrestation de ce «poids lourd» du Gspc en Europe, les services de sécurité européens espèrent recueillir de précieux renseignements sur les réseaux terroristes opérant dans la région. Il est clair que cette prise intéresse au plus haut point les Britanniques et les Américains, mais également les services de renseignement algériens pour qui, une «pareille prise» peut constituer un trésor d'informations sur les têtes pensantes du Gspc vivant en Algérie. Rappelons enfin que la CIA a revu récemment son canevas de classification des organisations terroristes, classant le Gspc comme organisation ultra-dangereuse. Ce groupe islamiste armé, accusé de plusieurs massacres, vient d' être hissé au niveau d'Al Qaîda dans un récent système de classification conçu par le nouveau bureau chargé de la sécurité nationale américaine. Cette nouvelle classification n'est certainement pas étrangère au coup de filet de la DST qui, plus que tout autre service de par le monde, craint une opération d'envergure sur le sol français, du seul fait que le Gspc est mieux implanté dans l'Hexagonne qu'ailleurs en Europe.