Il semble que de plus en plus de pays européens préconisent la méthode dure contre les islamistes. Le ministère néerlandais de l'Immigration a donné instruction pour l'expulsion de Abdelkader D., un Algérien de 37 ans. Le premier responsable de ce département, Rita Verdonk, justifie son ordre par le fait que l'individu en question constitue «un risque sérieux pour la sécurité des Pays-Bas». Il est reproché à Abdelkader D., qui soit dit en passant, est marié à une Néerlandaise, de tenter de recruter de nouveaux adeptes pour des réseaux terroristes. Une source proche du dossier confirme cette accusation et estime que l'homme, en relation avec le mouvement salafiste, fait montre d'un grand activisme au sein de la communauté musulmane des Pays-Bas. Au même titre que trois imams qui ont fait l'objet de décisions d'expulsion en février dernier, Abdelkader affiche ouvertement son penchant pour le djihad violent. Privé de son titre de séjour, l'islamiste radical est actuellement en détention et devrait être expulsé. Il peut cependant faire appel de cette décision. Cette décision d'expulsion intervient au lendemain de l'arrestation, à Marseille, d'un autre Algérien, Othman D., dit Abou Youcef, suspecté d'être l'un des cerveaux du Gspc en Europe. Elle vient également confirmer un certain regain de vigilance de la part de toutes les capitales européennes après le quadruple attentat de Londres. Jadis quelque peu laxistes avec les islamistes radicaux, les pays occidentaux semblent décidés à lutter plus efficacement contre les idéologues du terrorisme international. Et pour preuve, la France a pris une décision de reconduite à la frontière contre deux imams, accusés de développer un discours radical et franchement anti-occidental. L'Italie, de son côté, multiplie les arrestations dans les rangs des intégristes vivant sur son sol. Ainsi, il semble que de plus en plus de pays européens préconisent la méthode dure contre les islamistes, notamment algériens, qui bénéficiaient jusque-là de l'indulgence des pays d'accueil. A ce propos, les capitales occidentales, en plus de la menace permanente d'Al Qaîda, mettent de manière officielle, le Gspc sur leur liste. La décision prise par la CIA de classer le Gspc comme organisation ultra-dangereuse amène les services de renseignements européens à s'intéresser de très près aux prédicateurs et autres islamistes algériens présents dans toute l'Europe.