L'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou est revenue au Front des forces socialistes (FFS). C'est hier qu'elle a été installée en présence du premier responsable de la wilaya, le wali Bouderbali ainsi que des membres de l'exécutif. La cérémonie d'installation a également attiré un grand nombre d'élus du parti de Aït Ahmed, mais également ceux avec lesquels une alliance a été contractée. Comme attendu, le FFS renouvelle donc sa suprématie politique à la tête de l'exécutif de la wilaya de Tizi Ouzou. Au sujet des alliances justement, le tout nouveau et jeune président de l'APW, Youcef Aouchiche aura à composer, lors de ce mandat qui a commencé hier avec les élus du Rassemblement national démocratique (RND) et ceux du Front de Libération nationale (FLN). Le FFS aura donc à composer avec deux partis qui, d'élection en élection, reprennent du terrain et gagnent de plus en plus de place dans le paysage politique local, longtemps dominé par le FFS et le RCD. Au sujet du RCD justement, les élus de ce parti rejoindront donc l'opposition après que le FFS a contracté l'alliance et obtenu une majorité qui lui permettra de siéger à l'aise. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie qui a eu près d'une vingtaine de communes, n'a obtenu aucune APW, montrant ainsi des signes de reflux et de fatigue «politique». Aussi, Aouchiche et son exécutif hériteront d'un énorme chantier. De nombreux grands défis à relever dans une wilaya qui éprouve de grandes difficultés à amorcer une dynamique de développement à la mesure des espérances de ses populations. En effet, le prochain exécutif aura à inverser la tendance en matière de consommation des budgets dont la wilaya de Tizi Ouzou est l'une des dernières au niveau national. Certains secteurs peinent à consommer au moins 10% des budgets. L'APW, qui aura à décider des grandes orientations budgétaires de la wilaya, aura également à répartir des enveloppes de plus en plus drastiques. Beaucoup de projets pâtissent déjà de l'austérité à l'instar du nouveau CHU. Et la liste est longue en matière de défis. Un autre défi et non des moindres en l'attente concerne les oppositions qui ralentissent dramatiquement le développement de la wilaya. Plusieurs projets structurants sont à l'arrêt ou accusent des retards à cause de ce phénomène endémique. Connaissant le terrain et les élus justement pour ce qu'ils représentent, les populations espèrent trouver en eux l'écoute et des capacités de dialogue en vue de trouver des solutions qui arrangent la collectivité locale mais également le citoyen lambda. Par ailleurs, au niveau des communes, la majorité est revenue au FFS dans 21 assemblées. Les principales tendances de ses alliances sont constituées essentiellement par celles du RND et du FLN avec quelques indépendants. La gestion des communes sera également plus difficile malgré les assurances. Des signes montrent que les populations auront à opposer de nombreux bras de fer. Le niveau de beaucoup d'élus ainsi que la mauvaise formation en matière de gestion de la collectivité seront parmi les plus importants obstacles. Lors du prochain mandat, les populations qui ont voté massivement lors des élections locales espèrent une plus grande écoute. Les doléances sont nombreuses, mais ce qui a fait défaut aux anciennes assemblées était incontestablement l'écoute et le dialogue. La majeure partie des mouvements de colère qui ont marqué les précédents mandats a été motivée non pas par les problèmes, mais par le refus des élus de dialoguer afin de trouver des solutions.