Le FFS, qui est arrivé en tête des votes à l'APW avec 17 sièges, juste devant le RCD (16 sièges), doit composer avec le FLN et le RND pour obtenir la présidence de cette assemblée. Si les taux de participation aux élections locales à Tizi Ouzou ne sont, à vrai dire, pas loin de ceux souhaités par le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, puisqu'ils ont atteint 40,56% pour les APC et 36,50% pour l'APW, il conviendrait de souligner que la constitution des exécutifs ne sera guère une tâche facile tant les assemblées à majorité absolue ne sont pas nombreuses. C'est le cas de la principale et la plus stratégique assemblée, à savoir l'APW, où les résultats obtenus ne donnent à aucun des partis en lice les coudées franches pour gérer exclusivement suivant son programme présenté à la population durant la campagne électorale. Avec 17 sièges pour le FFS, 16 sièges pour le RCD et 7 autres pour chacun des partis du pouvoir, le FLN et le RND, le recours aux alliances de circonstance devient inévitable. Des alliances qui en appelleront à des concessions et, par conséquent, à la fragilité des uns et des autres. L'on assiste à vrai dire à une situation semblable à celle du mandat écoulé. La plupart des assemblées communales n'échappent pas également à cette situation tant elles sont rares les communes où des majorités absolues ont été obtenues par des partis politiques. S'il est vrai que le RCD a pu préserver sa position de première force politique de la région en sortant vainqueur de pas moins d'une trentaine d'APC sur les 67 que compte la wilaya, il reste qu'elles sont rares les communes, à l'instar d'Iferhounène, Abi Youcef, Aït Boumahdi et Akbil, où il a pu obtenir une majorité absolue. Outre les APC gagnées, le RCD a même perdu un de ses plus importants fiefs, tels que la commune d'Irdjen où, à cause de son erreur stratégique d'avoir éconduit son ex-président d'APC, il a cédé sa place au profit du FLN. Pour sa part également, le FFS, qui a obtenu une dizaine de communes, confirmant ainsi sa position de deuxième force politique de la région, n'a pu obtenir des majorités absolues qu'à Draâ El-Mizan, Illoula, Bouzeguène et Aït Ziki. Pour le reste des communes, le FFS, tout comme son frère ennemi le RCD, devra concocter des alliances, soit avec le FLN, soit avec le RND, les deux partis qui ont essuyé de grandes défaites à l'APW de Tizi Ouzou et qui n'ont pas manqué de laisser des plumes aux APC. Il y a lieu de souligner qu'une des assemblées communales qui risque d'obtenir le plus gros des blocages n'est autre que la plus importante APC de la wilaya, à savoir celle de la commune chef-lieu de Tizi Ouzou où, suite aux séquelles de la gestion du dernier mandat, la population vient de sanctionner le FLN au profit du RCD qui prend la tête de cette assemblée pour la première fois depuis l'ouverture démocratique mais, bien entendu, avec une majorité relative qui laisse déjà défiler le spectre du blocage. Des situations qui ne peuvent trouver d'issue qu'avec la seule sagesse des élus qui, le cas échéant, se souviendront des promesses faites à la population. S L