La coopération algéro-américaine dans le domaine nucléaire n'est pas “spéciale” car l'Algérie entend poursuivre sa collaboration en la matière avec ses anciens partenaires et envisage même de l'étendre à d'autres pays. C'est ce qu'a indiqué hier le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. “L'Algérie coopère déjà dans ce domaine avec la Chine, l'Argentine et la Russie, et ambitionne d'élargir cette coopération à l'Egypte et à l'Afrique du Sud”, a-t-il précisé. M. Khelil a expliqué que la coopération avec les Américains consistait à favoriser des échanges d'experts des différents laboratoires spécialisés dans le domaine nucléaire civil qui vont “travailler avec nous dans les domaines de l'expertise et du transfert de technologie”. La signature de l'accord de coopération nucléaire, prévue pour le 9 juin prochain à Alger, se fera, selon lui, en présence d'experts américains, qui visiteront par la suite le centre de recherche nucléaire d'Aïn Oussara pour discuter des programmes de recherche en cours et prévoir une visite d'experts algériens dans les laboratoires américains. Le ministre a rappelé à cette occasion que les installations nucléaires algériennes faisaient l'objet d'inspections régulières de la part des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'Algérie, précisera-t-il sur les ondes de la radio Chaîne III, développe actuellement dans le cadre de l'utilisation pacifique de cette énergie, des programmes de recherche dans les secteurs de l'eau, de l'agriculture, de la santé, et du dessalement d'eau de mer. M. Chakib Khelil a annoncé, par ailleurs, que l'avant-projet de loi sur le nucléaire sera soumis au Conseil de gouvernement “très prochainement”, précisant que ses services avaient achevé l'élaboration du texte en question qui prévoit notamment la création d'une “agence de sûreté et de sécurité nucléaires”. Celle-ci sera “puissante et autonome” et disposera des moyens financiers nécessaires à l'application du programme nucléaire civil. Séparée de l'entité chargée de la recherche dans ce domaine, l'agence aura également, indiquera le ministre, pour mission de fixer les modalités d'obtention des permis de création de centrales nucléaires et d'assurer l'application de la réglementation et des normes en la matière. L'Algérie possède, rappelle-t-on, deux réacteurs nucléaires expérimentaux ou centres de recherches nucléaires de 3 et 15 mégawatts. Le premier, appelé Nour, est installé à Draria (Alger) et a été construit par les Argentins, et le second (Essalem) a été réalisé par les Chinois à Aïn Oussera. R. E.