«On a fait dire au Dgsn plus qu'il n'a voulu en dire». Les récentes révélations de M.Ali Tounsi, patron de la Dgsn, au sujet des terroristes repentis qui se sont recyclés dans le banditisme, ont fait réagir hier son supérieur hiérarchique, en l'occurrence M.Nourreddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «On a fait dire au Dgsn plus qu'il n'a voulu en dire», a souligné M.Zerhouni, en marge de la cérémonie de sortie de promotion de 718 officiers supérieurs de la police, tenue hier à Chateauneuf à Alger. Rappelons d'emblée, qu'il y a quelques jours, le n°1 de la Sûreté nationale a défrayé la chronique en affirmant devant un parterre de journalistes que des terroristes amnistiés se sont reconvertis dans le crime organisé. M.Ali Tounsi s'exprimait alors avec certitude certes, mais sans le moindre étonnement puisque, à ses yeux, cette vérité sur «les terroristes qui ont adopté une attitude criminelle», était prévisible par ses services depuis cinq ans déjà. L'information dévoilée par M.Tounsi s'est vue confirmée par l'arrestation des auteurs du hold-up perpétrés contre l'agence Badr de Birkhadem, et dont le chef de la bande n'est autre qu'un ex-émir repenti. Ainsi, il semble clair que la déclaration de Zerhouni faite hier à Chateauneuf avait pour objectif de minimiser la portée des propos tenus, une quinzaine de jours auparavant, par le Dgsn, Ali Tounsi. Et pour preuve, le ministre de l'Intérieur a aussi indiqué, toujours au sujet des repentis réinsérés dans le banditisme, que sur cette question «il y a pas lieu de s'alarmer», mettant en avant que le nombre de ces derniers est infime. «Il y a des cas certes, dit-il, mais d'une manière générale, nous n'avons pas un nombre important». Ainsi, M.Zerhouni remet les pendules à l'heure. Mieux, il tente dans sa déclaration de parer à un sentiment de psychose susceptible de se généraliser au sein de l'opinion publique. D'autre part, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a été également interrogé sur les élections partielles, prévues dans un futur proche en Kabylie. D'une façon brève et concise, M.Zerhouni mettra en exergue dans sa réponse les dispositions de son département quant à la tenue de ces élections, sans toutefois s'exprimer sur la date exacte de leur organisation. S'agissant du récent attentat terroriste survenu dans la wilaya d'Aïn Defla et ayant coûté la vie à cinq citoyens, M.Zerhouni l'a attribué aux éléments du GIA. Là aussi, le ministre de l'Intérieur n'a soufflé mot sur le nombre de terroristes qui sillonnent, aujourd'hui encore, le maquis. Par ailleurs, sur l'absence d'Abderezzak El Para au moment de son procès tenu au tribunal d'Alger, M.Zerhouni dira que cette absence «n'a pas empêché la justice de faire son travail».