Après la fin des travaux de détournement des réseaux (eau potable, gaz, électricité et téléphone), le lancement du projet du «tram» est prévu pour le mois d'août. En matière de modernisation de la ville, Constantine a bénéficié, entre autres, de deux grands projets relativement au processus de la politique de développement, adoptée et approuvée par les instances de l'Etat, le téléphérique devant être opérationnel à partir du mois de juin et le tramway dont les travaux débuteront en août prochain. Ce dernier est essentiellement axé sur l'amélioration du cadre de vie des citoyens d'une part et rendre la grande métropole de l'Est vivable pour ses habitants d'autre part. Beaucoup de choses ont été dites à ce sujet. Si certains ont exprimé une totale satisfaction, beaucoup ont affiché leur scepticisme. C'est le constat, en tout cas, ayant prévalu dans les rues constantinoises. «Je n'ai pas vraiment une idée de ce que va être Constantine après la réalisation de ce projet, qui est sujet de discussion aux quatre coins de la ville...J'attends de voir. Espérons que cela ne sera pas une fatalité», a déclaré un jeune. Une expression de doute et d'incertitude. En revanche, un vieux moudjahid à la retraite affirme: «Oh! vous savez, moi je connais déjà le tramway. Il existait bien avant que vous soyez né. C'est une bonne chose et je suis sûr que cela apportera beaucoup aux usagers. Celà va certainement réveiller en moi de vieux souvenirs d'avant l'Indépendance.» En effet, le tramway était le moyen de transport avant 1962 mais aussi après, avant de disparaître au milieu des années 60. Un étudiant de 21 ans pense, quant à lui, que le projet ne fera qu'encombrer et compliquer le quotidien des Constantinois. «Avec le nombre de véhicules qui existent à Constantine, les routes et les trottoirs serrés, je vois mal la réalisation de ce projet. Cela sera, à coup sûr, une catastrophe», a-t-il dit. C'est dire que les Constantinois s'accordent à souligner dans quelles conditions réelles allait-on adopter le projet du tramway. Initialement, le projet, estimé à 1800 milliards de dinars, dont les études avaient été faites par un bureau français, prévoyait le rasage de la prison d'El Koudia et le siège de la Gendarmerie nationale - et, partant, la mythique place de la Pyramide-. Fait qui a suscité l'indignation des Constantinois, des hommes et femmes de culture et des historiens, qui ont vite fait d'agir en conséquence, alors que les travaux devaient débuter en janvier 2007. Pour les opposants, il était inconcevable de voir disparaître ces monuments historiques, classés patrimoine national en 1992. Cela ne ferait que répondre aux voeux des Français de voir une tache noire de leur Histoire s'effacer. Il fallait donc songer -sachant bien que c'est au niveau de cette prison que fut exécuté le premier condamné à mort par les autorités françaises, alors qu'il avait à peine 19 ans - à un tracé de substitution. C'est dans cette prison du Coudiat que seront emprisonnées de grandes figures de la Révolution, à l'image de Mustapha Ben Boulaïd. Sur instructions du chef de l'Etat, qui était à l'écoute de ce débat constantino-constantinois, les initiateurs du projet allaient revoir le tracé du tramway. Chose qui a été faite. Aujourd'hui, après avoir fini avec les travaux des réseaux d'alimentation en eau potable, d'assainissement de gaz de ville et les câbles souterrains de téléphone, et après avoir oeuvré pour se libérer de l'emprise des obstacles publics et privés, le projet va enfin voir le jour. Le lancement des travaux est prévu pour le mois d'août prochain, un délai jugé par beaucoup, notamment les autorités locales, comme incontournable, motivé par un plan de circulation plus fiable. La coût du projet sera revu pour être évalué à 34,15 milliards de dinars en ce qui concerne un premier tronçon de 9 km reliant en 25 minutes le stade Ben Abdelmalek à la cité Zouaghi. Il comportera 27 rames, avec l'instauration de 11 stations, matérialisé par 2 pôles d'échange. La vitesse du tramway atteindra les 20km/h. 400.000 usagers pourront quotidiennement utiliser ce moyen de transport qui permettra également à 100 000 étudiants de joindre le pôle universitaire. Dans une seconde étape, on prévoit une extension du projet sur une distance de 21km d'ici à trois années pour atteindre Ali Mendjeli. Les travaux ont été confiés à des techniciens italiens déjà installés dans l'enceinte de l'ex-siège de l'ANA (Agence nationale des autoroutes). Il s'agit des techniciens d'Impressa Pizardti Alstom, spécialisés dans le génie civil. L'entreprise internationale s'est engagée à livrer le projet dans les délais prévus.