«Si l'on veut fermer une prison il faut ouvrir une école». Assurément, l'amélioration des conditions de détention figure au centre des efforts menés par l'Etat qui oeuvre sans cesse pour une meilleure qualité de vie dans les pénitenciers. Préserver les droits fondamentaux de ces citoyens et citoyennes privés de liberté, qui payent leur dette à la société, figure en bonne place dans les priorités du gouvernement. En témoigne la visite, hier, du président de la commission juridique et administrative et des droits de l'homme du Conseil de la nation accompagné de cinq membres de cette instance, aux prisons d'El Harrach et Serkadji. Le but étant de s'enquérir de la situation des établissements, celle des détenus et leur conformité avec la nouvelle législation entrant dans le cadre de la mise en oeuvre du programme global des réformes du secteur de la justice. Ce dernier, initié par le président de la République, prend en compte les droits fondamentaux des détenus, comme l'éducation, l'accès à la santé, la formation...Une réforme qui porte au demeurant, ses fruits année après année, notamment à travers des formations consenties aux prisonniers, parmi lesquels l'on trouve de plus en plus de lauréats. Est- il utile de rappeler également la nouveauté dans la nouvelle loi qui concerne la réforme des établissements pénitentiaires, laquelle nouveauté réside dans le fait que les bacheliers des prisons peuvent désormais poursuivre leurs études sur les bancs de l'université, à travers le système de semi-liberté. «les établissements pénitentiaires ne sont plus des centres de punition mais de réinsertion dans la vie normale. Ces jeunes peuvent en effet redevenir des "gens normaux", grâce à des études supérieures ou une formation appropriée assortie d'un diplôme» a rappelé Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux. Aussi et à en croire les chiffres communiqués par le ministère de la Justice, les prisonniers qui arrivent à arracher avec brio les différents examens et concours sont de plus en plus nombreux. Ce qui dénote des résultats probants que donne finalement cette réforme pénitentiaire, initiée également par le chef du gouvernement, M.Ouyahia. L'Etat qui met à la disposition des établissements pénitentiaires les effectifs nécessaires pour un bon encadrement, relève de la sorte et avec satisfaction, les effets positifs d'une politique sage et avertie. Or, et de son coté, le ministre de la Justice s'était rendu juste avant les membres du Conseil de la nation à la prison d'El Harrach où il a honoré les lauréats du Bac et du BEF. Parmi 544 inscrits au Bac, cette année, ils sont 233 détenus à avoir obtenu le visa pour des études universitaires. Alors que sur 552 candidats ils sont 259 à avoir arraché leur BEF. Cette soif d'apprendre chez la population carcérale se révèle aisément par les chiffres qui indiquent une augmentation sensible du nombre de diplômés: entre 2000 et 2001 sur 153 candidats au Bac, ils étaient 53 à l'avoir obtenu. Tandis que pour l'examen du BEF sur 68 candidats 20 ont été reçus. Alors que pour l'année scolaire 2001-2002 sur 175 candidats au Bac, 45 l'ont obtenu, au moment où 24 élèves sur 91 ont été reçus au BEF. L'augmentation du nombre d'inscrits est constatée également au cours de l'année 2003-2004 où sur 237 inscrits au Bac 86 réussites ont été enregistrées. Tandis que pour le BEF 62 candidats ont été reçus sur un total de 185. Face à de tels résultats, le ministre ne peut que se féliciter et qualifier pareille réalisation de soutien au processus de la réforme judiciaire.